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Présidence de la République : Les dossiers qui attendent IBK
Publié le lundi 26 aout 2013  |  L’aube


© aBamako.com par André
IBK devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne du RPM. Le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita était devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection par la cour constitutionnelle pour remercier toute la classe politique malienne.


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Le 4 septembre prochain marquera la fin de la transition politique au Mali avec l’investiture du président de la République élu, Ibrahim Boubacar Keïta. Dès sa prise de fonction, le nouveau président devrait immédiatement s’occuper de certains dossiers sensibles, tous plus urgents les uns que les autres.

Avec l’investiture du président élu, prévue dans dix jours, le peuple malien pourrait lancer un Ouf de soulagement, même si cette investiture est loin d’être le bout du tunnel. Des dossiers sensibles et urgents attendent sur la table du nouveau chef de l’Etat. Le temps est compté et les attentes nombreuses.


Crise du nord
Le règlement pacifique de la crise du nord est la priorité des priorités. Ibrahim Boubacar Keïta le sait d’ailleurs. Il doit une grande partie de son électorat à ses capacités supposées à régler cette crise. Il en a même fait son thème de campagne : « IBK, président pour l’honneur et la dignité des Maliens ». Ainsi, le président Ibrahim Boubacar Keïta ne pourra échapper à ce sujet sensible, qui a pourri la vie des Maliens pendant ces vingt derniers mois.


L’accord préliminaire de Ouagadougou, signé en juillet dernier, ouvre la voie à un règlement pacifique de la rébellion touarègue. Il a permis le retour de l’armée et de l’administration, mais aussi l’organisation de l’élection présidentielle dans la région de Kidal. Mais cet accord, comme l’indique son nom (accord préliminaire) n’est qu’une étape vers l’ouverture de véritables négociations entre le futur gouvernement et les mouvements armés de Kidal regroupés dans le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua). Ce regroupement d’indépendantistes touaregs, composé du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et d’Ançardine, a un seul objectif : diviser le Mali. Ses dirigeants ne le cachent même pas. Ils veulent l’indépendance de ce qu’ils appellent « la République islamique de l’Azawad ». Aujourd’hui, ils disent réclamer l’autonomie pour les régions du nord (Kidal, Gao, Tombouctou jusqu’à Douentza). Le hic, c’est qu’ils ont apparemment le soutien de la France.

Alors le président investi trouvera ce dossier brûlant sur son bureau. Il est tenu d’apporter une solution qui puisse satisfaire à la fois les Maliens, les apatrides du Hcua et la France. D’ailleurs, le compte à rebours commencera le jour de son investiture. Car, Ibrahim Boubacar Keïta devrait engager les pourparlers avec les mouvements armés au plus tard 60 jours après sa prise de fonction. L’avenir du mandat du nouveau chef de l’Etat pourra se jouer à partir des résultats de la gestion de cette crise sécuritaire.


Ensuite, le nouveau président de la République aura à faire face à la classe politique malienne dont une partie conteste la légitimité du gouvernement de transition à fixer les dates des prochaines élections législatives. Ibrahim Boubacar Keïta doit trancher ce débat lancé quelques jours avant son investiture.


Le gouvernement de transition, qui doit, en principe démissionner la veille de la prestation de serment du chef de l’Etat, est-il habilité à fixer les dates des élections législatives ? Les partis membres du Fdr estiment que Non. Et ils l’ont dit au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire. Selon eux, c’est au président investi d’en décider.


Le règlement politique de ce différend par un chef d’Etat légitime aura l’avantage d’abord de sortir le pays de la crise institutionnelle et politique qu’il traverse, depuis le 22 mars 2012.


Il permettra ensuite aux partis politiques de l’opposition de contester les violations des principes démocratiques dans le respect des lois en vigueur. Ces formations politiques ne pourront être traitées d’apatrides en revendiquant des droits avec un président de la République élu aux suffrages universels. La période exceptionnelle ayant pris fin à partir de la passation du pouvoir au président élu et de la démission du gouvernement de transition.



Réconciliation nationale
Autres sujets sensibles, c’est la réconciliation nationale. Ibrahim Boubacar Keïta a promis de réconcilier les Maliens. Comment va-t-il s’y prendre face à ces communautés maliennes qui ne veulent plus entendre parler d’impunité, d’injustice ou de favoritisme. La crise du nord a provoqué une plaie béante, qui n’est pas prête à se cicatriser. La fissure fut très grande entre d’une part les communautés du nord et d’autre part entre les communautés touarègues (les rebelles) et leurs compatriotes maliens.


Le nouveau président doit trouver les mots et les gestes nécessaires pour cette réconciliation tant attendue. Elle ne se fera ni dans l’injustice, ni dans l’impunité. Il faut situer les responsabilités, punir les auteurs des crimes et ensuite demander le PARDON. Ce sont approximativement les conditions pour aboutir à une réconciliation des cœurs et des esprits.


Si la réconciliation est nécessaire entre les communautés maliennes, elle devient une exigence pour l’armée nationale. Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a provoqué une crise sans précédent au sein de notre armée. Il y a eu des exactions, des enlèvements et même des assassinats. Les victimes réclament réparation. La communauté internationale ne pardonne plus les violations graves des droits de l’homme. Face à ces exigences, quelle réponse apportera le régime d’IBK pour asseoir d’abord sa stature internationale et prouver qu’il est « l’homme de la situation ». Osera-t-il remettre les auteurs des exactions commises lors des évènements des 30 Avril et 1er Mai 2012 à la justice malienne ou à la Cour pénale internationale ? C’est là toute la question.


Aussi, en plus des exigences de paix et de réconciliation, notre pays est dans un immense besoin de relancer son économie. La conférence des Amis du Mali à Bruxelles a mobilisé plus de 3,2 milliards d’euros pour notre pays, soit près de 2 100 milliards de FCFA. Il revient au président IBK de trouver les meilleurs arguments pour décaisser ces fonds pour financer le Plan pour la relance durable du Mali.


Il faut trouver cet argent et s’investir pour la gestion rationnelle de ce financement international. Sa mobilisation et sa gestion rigoureuse auront certainement des répercussions sur l’économie malienne. Cela permettra au nouveau pouvoir de poser des jalons dans la traçabilité des fonds, la lutte contre la corruption, l’amélioration du panier de la ménagère, etc.

Idrissa Maïga

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