Les réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives ainsi que l’organisation des élections générales constituent l’une des priorités de la Transition. Pour y parvenir, la réussite d’un «large consensus» et «l’inclusivité» sont plus que jamais nécessaires. Conscient de cela, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en partenariat avec le National Democratic Institute (NDI), organise depuis hier à travers le Cadre de concertation national, un atelier de relecture des textes de lois sur le cadre juridique des élections au Mali.
Les participants à ces travaux sont les représentants des partis politiques, de la société civile et du gouvernement. Ceux-ci sont répartis entre le gouvernorat du District de Bamako, le Centre de formation des collectivités territoriales (CFCT) et la direction nationale de l’état-civil (DNEC) en raison de la Covid-19 qui secoue le monde entier.
L’objectif global de cet atelier de trois jours est d’aboutir à une amélioration du cadre juridique et institutionnel des élections à travers une relecture en profondeur de la loi électorale, de la charte des partis politiques et de la loi organique sur l’éligibilité et l’inéligibilité des députés.
De façon spécifique, il s’agit de faire ressortir les lacunes et les insuffisances relevées dans l’application des textes afin de formuler des recommandations permettant de les corriger pour le renforcement de la démocratie et de l’état de droit dans notre pays. Procédant à l’ouverture des travaux par visio-conférence depuis son département, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rappelé que la Charte et la feuille de route assignent à la Transition, entre autres, le lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives et l’organisation des élections générales.
D’après le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, la pratique politique observée depuis près de trois décennies dans notre pays et les constats relevés à l’occasion des processus électoraux précédents ont montré les limites des textes fondamentaux qui régissent la vie politique et l’organisation des élections. à ce propos, il a mis l’accent sur la multiplication des partis sur l’échiquier politique national, le non-respect par les acteurs politiques des dispositions de la charte des partis politiques et la multiplicité des organes de gestion des élections.
S’y ajoutent le mode de scrutin majoritaire pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale qui ne reflète pas « le poids réel des formations politiques», la base démocratique largement dépassée pour la détermination du nombre de députés à élire par circonscription électorale et l’absence de réglementation rigoureuse pour le financement des campagnes pour les élections. « Il s’agit d’analyser ces insuffisances et lacunes afin de parvenir à des réformes qui leur apportent des réponses adéquates », a indiqué le ministre Abdoulaye Maïga.