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Perspective des échéances électorales de 2022 : Quels partis politiques et quels candidats pour la compétition ?
Publié le mardi 26 janvier 2021  |  L'Alerte
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© aBamako.com par AS
Premier tour des législatives: Ouverture des bureaux de vote
Bamako 29 mars 2020. A l`instar du couple présidentiel IBK, les Maliens ont voté ce jour leurs députés sur l`ensemble du territoire
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Grande question qui doit normalement trouver sa réponse à six mois de la fin de la transition doit encore durer quatorze mois. « Arrêtez de nous distraire », semblent dire les citoyens à la multitude de sémillants acteurs politiques qui ne proposent à présent rien de nouveau comme projets de société.




Ce qui se passe actuellement dans l’arène politique se résume en une sorte de bras de fer (qui n’en est pas un véritablement) entre les vieux briscards de la politique malienne et le pouvoir transitoire en place. Certes, il y a quelques jeunes loups aux longues dents bien aiguisées comme Nouhoum Sarr et Adama Ben Diarra qui se font valoir par des pratiques nouvelles, en tout cas en prônant la rupture avec un temps déjà écoulé. Mais, le renouvellement de la classe politique n’est pas le changement le plus évident, loin s’en faut. La vieille génération se comporte toujours en dinosaure qui, pour l’écrasant nombre, ne veut ni s’effacer ni s’éteindre.

Or, forcément, à la fin de la Transition en cours, il doit y avoir des élections générales auxquelles les partis politiques et leurs candidats doivent aller en compétition. Mais, y a-t-il vraiment aujourd’hui des acteurs aptes à briguer les suffrages selon les bons principes démocratiques ? Telle est la question qui revient régulièrement au sein de l’opinion publique nationale. Et il y a des raisons qui expliquent bien les inquiétudes et les incertitudes des uns et des autres.

Récemment, Aboubacar Sidiki Fomba, ancien membre du M5-RFP passé au CNT, rendait public un pointage qui a conclu à l’existence supposée de 228 partis politiques qui se disputent l’échiquier politique national. Son décompte, qui a été méticuleux, révèle une réalité déconcertante. Il y a, en effet, trop de partis politiques sur le papier, qui ne connaissent pas un fonctionnement réel. Il y en a, certes, qui sont visibles, mais la grande majorité n’a pas une présence considérable.

Cette explosion de formations politiques remonte à la conférence nationale de 1992 qui a proclamé le multipartisme intégral. Depuis, les principaux mouvements et associations qui ont poussé à la Révolution de mars 1991 se sont vite transformés en partis politiques (cas de l’Adema, du Cnid, pour ne citer que les deux principaux pôles). À l’époque, le parti de l’indépendance nationale, l’US-RDA, et son rival d’antan, le PSP, ont pu renaître de leurs cendres.

Force est de constater aujourd’hui que, au lieu de consolider leurs assises, les différents partis politiques se sont plutôt émiettés par des clashes plus ou moins retentissants, donnant naissance à des micro-partis incapables de gagner une élection. D’où les mésalliances que l’on a connues hier comme aujourd’hui ; d’où aussi les faibles taux de participation aux différents scrutins de 1992 à nos jours. En cause principalement, les acteurs politiques eux-mêmes. Aujourd’hui, l’Adema-Pasj, parti historique du Mouvement démocratique du début des années 91, n’est plus une foudre de guerre. Son président actuel, Professeur Tiémoko Sangaré, n’est que l’ombre de lui-même; rien ne montre qu’il pourra être un candidat crédible à une élection présidentielle dans quatorze mois. L’autre parti historique du Mouvement démocratique, le Cnid-FYT, s’est érodé dramatiquement au fil des trente dernières années. Il existe certes, mais sa base est des plus rétrécies. Son charismatique leader, Me Mountaga Tall, s’est même récemment rendu à un réalisme salutaire en annonçant sa décision de céder le leadership du parti à une nouvelle génération.

Lorsque l’on considère avec honnêteté la situation du RPM, locomotive de l’ancienne majorité présidentielle renversée le 18 août 2020, rien n’est reluisant. Le parti du Tisserand est agité par de sourdes convulsions et son président, Dr. Bokary Tréta, est soupçonné de vouloir se retirer. Le cas de Choguel Kokalla Maïga est plus décevant. Non seulement son parti originel, le MPR, est dans une profonde somnolence, mais en plus le M5-RFP dont il est le président du comité stratégique peine à trouver les bonnes recettes pour contraindre le pouvoir transitoire à entendre gentiment ses réclamations. Au rythme où vont les choses, le M5-RFP risque de devenir le regroupement politique qui défrayera plus.

Moussa Mara, ancien Premier ministre, a cédé la présidence de son parti à un cadre plus jeune, et il monte de plus en plus à la rencontre des citoyens. Quant à Aliou Boubacar Diallo, président de l’ADP-Maliba, il est aussi en perpétuelle conquête des populations. Idem pour l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui a plus d’une flèche à son arc.

Avec la disparition de Soumaïla Cissé, les jeux sont ouverts pour les acteurs ambitionnant de gérer le pays dans une année. Mais les colonels ne sont pas moins rusés que les Sioux.

Nouhoum DICKO

Source : L’Alerte
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