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Un embouteillage sécuritaire... mais pas de paix: L’armée française doit-elle quitter le Sahel
Publié le mardi 26 janvier 2021  |  Monde Diplomatique
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement de l`Imam Mahamoud Dicko
Bamako, le L`imam Mahamoud Dicko a rassemble des dizaine milliers de personnes pour dire non aux massacre contre les civils
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Selon des associations maliennes, la force française « Barkhane » aurait tué des villageois à Bounti le 3 janvier 2021. Fondées ou non, ces accusations confirment l’exaspération des populations qui, depuis 2013, subissent les exactions djihadistes, l’incurie gouvernementale et un quadrillage militaire international étouffant. Pour Paris, c’est l’heure du bilan.

algré huit ans de perfusion militaire et économique, les attaques se sont multipliées et étendues du nord au centre du Mali, puis dans le nord du Burkina Faso et du Niger. On a dénombré plus de quatre mille morts en 2019, soit cinq fois plus qu’en 2016, selon le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas). Mobiles, flexibles, profitant du « vide d’État ». les groupes armés fuient les agglomérations, préférant s’établir dans les confins, les zones frontières, voies de passage des denrées, des trafiquants d’armes et de drogues, des combattants, des migrants.

Les forces déployées au Sahel depuis l’opération française « Serval », en 2013, n’ont pu venir à bout des quelques centaines ou milliers de combattants de ces katiba (bataillons), qui évitent les affrontements directs et ont su développer une stratégie d’ancrage au sein des populations sans avoir à assumer de souveraineté officielle.

Revers pour les militaires maliens

En face, l’armée malienne reste le « grand corps malade » de la région, en dépit des efforts déployés par la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali) : sur les seize mille hommes annoncés par Bamako, moins de dix mille seraient opérationnels. Comme c’est souvent le cas sur le continent, les militaires, formés à la guerre interétatique ou à la protection de régimes politiques, sont peu préparés aux conflits internes ou caractérisés par des mouvements transfrontaliers. L’infanterie, très peu mobile faute de moyens de projection, demeure longuement cantonnée dans les casernes et les postes, où elle fait une cible de choix pour les attaques rebelles, tout comme au Niger.

En outre, l’armée malienne — comme d’autres dans la sous-région — a dû intégrer plusieurs vagues d’anciens combattants, surtout touaregs, au fil des accords de paix successifs (1992, 2006, 2013, 2015) ; les soldes demeurent insuffisantes, les conditions d’avancement contestées ; et la corruption règne à tous les étages, y compris au niveau du (...)

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