Le personnel du CHU-Mère enfant, le Luxembourg, a organisé une marche funèbre, mardi 26 janvier 2021, au sein dudit centre à Hamdallaye. L’objectif de cette marche était d’abord de rendre hommage au médecin assassiné le 19 janvier dernier, à Boura, cercle de Yorosso, et inviter les plus hautes autorités à prendre les dispositions idoines pour protéger les agents de santé en exercice de leurs fonctions dans les zones d’insécurité au Mali.
Ils étaient plusieurs dizaines de médecins et agents de santé à manifester leurs amertumes et indignations face à l’assassinat « Barbare et lâche », de leur collègue médecin dans l’exercice de ses fonctions à Boura, dans le cercle de Yorosso, le 19 janvier 2021.
« Plus jamais ça dans le secteur de la santé », a indiqué docteur Modibo Doumbia, secrétaire général, de la commission médicale d’établissement du CHU-Mère enfant, le Luxemburg, lors de la manifestation.
Selon ce médecin, cette manifestation qui doit se tenir dans toutes les structures de santé au Mali vise à magnifier « notre indignation envers les autorités du Mali, par rapport à cet acte odieux et crapuleux qui doit être condamné » a-t-il indiqué.
Pour Dr Doumbia, ce médecin est une autre victime d’un individu armé toujours non identifié.
C’est pourquoi il n’a pas manqué de mettre en garde que si l’État n’est pas en mesure de sécuriser les agents de santé partout au Mali, ceux-ci seront obligés d’abandonner les zones à risque afin de protéger leur vie : « nous invitons les plus hautes autorités du Mali à sécuriser encore le personnel de santé dans l’exercice ses fonctions. Inviter également les médecins à se sécuriser dans les lieux où ils se sentent en insécurité ou de quitter les coins », a-t-il indiqué avant d’ajouter que « Quand l’État n’arrive pas à sécuriser le citoyen, le citoyen est dans l’obligation de se faire sécuriser ».
Pour Dr Siriman Koïta, médecin réanimateur au CHU Luxemburg et secrétaire à l’information de la commission médicale d’établissement, le but de cette marche est de manifester le soutien des médecins auprès de la famille de la victime et également d’interpeler le pouvoir en place, plus particulièrement le président Bah N’Daw, le Premier Ministre Moctar Ouane et le président du Conseil national de transition Malik Diaw.
Selon lui, les conséquences d’un abandon de poste des agents de santé peuvent être graves sur la vie de la population, c’est pourquoi il a invité les plus hautes autorités à prendre des « mesures spéciales », afin de protéger, au mieux, les agents de santé malgré la grandeur des responsabilités de la transition.
A le croire, les médecins sont fréquemment exposés à beaucoup de risque, sur tout, ceux qui travaillent dans les services d’urgence. Cela est dû, selon lui, du fait qu’ils sont très souvent sollicités à des heures tardives de la nuit.