De nouvelles décisions ont été prises concernant l’adoption d’une monnaie unique et la participation de l’Organisation à la Zlecaf, le 23 janvier, lors de la 58e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.
Après une année 2020 secouée par la covid-19 qui a fortement perturbé l’activité économique de la région, les dirigeants de la CEDEAO ont pris des décisions sur de nombreux sujets d’actualité sous-régionale et continentale, à l’issue de la rencontre tenue par visioconférence.
Le premier sujet d’envergure concerne le projet de monnaie unique, l’ECO, qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Selon le communiqué de la CEDEAO, l’échéance pour ce projet déjà plusieurs fois reporté sera à nouveau repoussée notamment suite aux impacts de la pandémie de coronavirus sur les performances macroéconomiques des pays ouest-africains.
Un nouveau pacte de convergence et de stabilité macroéconomique entre les pays membres est prévu pour être mis en œuvre d’ici le 1er janvier 2022. D’après Alpha Barry, ministre burkinabé des Affaires étrangères, ce nouveau processus devrait permettre d’aboutir à une nouvelle feuille de route pour la monnaie unique d’ici 2025.
« Au-delà de la covid-19, nous étions dans une situation où nos économies étaient faibles. Avec le choc de la covid-19, la conférence a suspendu l’application du pacte en 2020. La deuxième vague montre que ce n’est pas possible pour 2021. A partir de janvier 2022, le pacte de convergence qui comporte les différents critères de déficit et d’inflation à respecter va être mis en œuvre. On estime que pendant les trois ans les Etats doivent faire des efforts pour qu’en 2025 on puisse aller à la monnaie commune », a également précisé Lassané Kaboré, ministre burkinabé de l’Economie, cité par le site d’information Sidwaya.
D’un autre côté, les chefs d’Etat de l’Organisation sous-régionale ont également débattu de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Initialement prévue pour entrer en vigueur l’année dernière, l’opérationnalisation de ce marché entré officiellement en vigueur le 1er janvier 2021 avait dû être reportée.
Se félicitant de l’adhésion de plusieurs pays de la région au processus de création de ce marché unique, les autorités de la CEDEAO ont annoncé que « des listes communes de concessions tarifaires pour le commerce des biens et des engagements spécifiques pour le commerce des services dans cinq secteurs prioritaires », ont été soumises à l’Union africaine (UA).
Au début du mois de janvier, le secrétariat de la Zlecaf avait annoncé que l’ensemble des règles d’origine et des programmations tarifaires de la zone devraient être convenues entre tous les pays membres, d’ici la fin du mois de juin 2021.
« En vue de maximiser les bénéfices de la participation de la région dans la Zlecaf, la conférence invite les Etats membres n’ayant pas encore ratifié l’accord à accélérer le processus de sa ratification, afin de promouvoir une libéralisation harmonieuse des échanges dans la région et préserver l'intégrité du tarif extérieur commun de la CEDEAO », a indiqué le communiqué de l’institution.