Tous ceux qui, nombreux, ont eu le privilège de décrocher une audience avec le président Bah N’Daw louent ses compétences, sa connaissance des problèmes réels du pays et sa volonté de les résoudre sans triche ni manœuvres politiciennes.
Pourtant au niveau des nominations et de la gestion au quotidien des affaires de l’État, rien, à quelques rares exceptions, n’a changé. On continue de nommer les mêmes personnes qui ont toujours géré les affaires du pays pendant les périodes décriées. Et qui sont loin d’être les meilleurs parmi nous.
Au contraire, dans leur grande majorité, les choix répondent à des critères souvent inavoués et inavouables. Cet état décrié des faits s’expliquerait par une lutte sans merci de deux clans au sein du système : les conservateurs et les modernistes.
Les premiers militent pour le statu quo et veuillent à ne rien changer dans la gestion de l’État et, surtout, à favoriser le choix de ceux qui étaient là, qui ont composé avec tous les régimes et qui sont nourris à la sève de la soumission et de la flagornerie.
L’important pour ce clan n’est pas de réparer les injustices, ni d’enregistrer des résultats positifs, ni de satisfaire l’opinion, mais juste de maintenir la sécurité. Ses conservateurs continuent d’avoir la main haute sur le choix du personnel administratif et politique.
Objectivement, leur intérêt consiste à provoquer le maximum de tension et de mécontentement au sein de la société. C’est ce qui doit assurer leur longévité et l’intérêt du président à les garder à côté de lui…
L’autre clan, pas très constitué (c’est-à-dire que ses membres ne coordonnent pas entre eux), n’arrive pas souvent à faire passer ses idées ni ses nominations qui sont généralement empêchées par les autres bien représentés dans le circuit de prise de décision.
Fraîchement rentré d’un voyage réussi à l’étranger, le président de la République va-t-il mettre terme à ce clivage qui plombe l’action gouvernementale ? C’est ce que souhaite une grande partie de l’opinion qui continue de réclamer le changement et qui commence franchement à désespérer à cause de cette option, qui ne s’est jamais démentie, de choisir les mêmes sans se soucier, apparemment, outre mesure de l’attente et du désir de l’opinion.