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Gestion de la transition : Début de divorce entre les ex-putschistes et certains de leurs alliés ?
Publié le jeudi 28 janvier 2021  |  Le Pays
Mobilisation
© aBamako.com par AS
Mobilisation à la place de l`indépendance à l`appel du M5-RFP
Bamako, le 21 août 2020. A l`appel du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), des milliers de personnes se sont mobilisées pour fêter la chute du président Ibrahim Boubacar Kéïta à la Place de l`indépendance. Les militaires ont remercié "le peuple malien pour son soutien" à la prise du pouvoir.
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Après avoir suscité la colère du puissant ex-coordinateur de la CMAS Issa Kaou Djim par la démolition des constructions illicites dans la zone aéroportuaire, radicalisé Adama Ben Diarra par la répression de sa manifestation contre la politique française au Mali, les autorités transitoires viennent de pousser le bouillant Nouhoum Sarr à sortir de son silence par la nomination des membres du Conseil Consultatif Interrégional de la Zone de Développement des régions du Nord. À travers leurs actes, les ex-putschistes fragilisent leur rapport avec leurs alliés.

Les auteurs du coup d’État du 18 août 2020 vont, à cause de leur incohérence dans les actions, de leur inconstance, de leur manque de courage…droit au mur. Chaque jour, ils se font de nouveaux adversaires. En plus du M5-RFP, beaucoup de ceux-là qui les ont aidés à dribbler ce mouvement hétéroclite sont en train de devenir leurs nouveaux adversaires. Issa Kaou Djim, victime de la démolition dans la zone aéroportuaire ; Adama Ben Diarra et Aboubacar Sidick Fomba, leaders des mouvements engagés contre la politique française au Mali ; et Nouhoum Sarr, opposé à la mise en œuvre intégrale de l’Accord d’Alger …sont les alliés des auteurs du putsch qui sont sortis de leur silence pour dénoncer certaines pratiques.

D’abord le coordinateur destitué de la CMAS Issa Kaou Djim. Il défendait, bec et ongle, les autorités de la transition. Il a même créé une association pour soutenir les autorités de la transition dans leurs œuvres de refondation de l’État. Mais cette relation a commencé à se fragiliser le jour où on a démoli les constructions dites illicites sur la zone aéroportuaire. Et depuis, il a commencé à dénoncer certaines tares des autorités de la transition comme ce fut le cas lors de son passage sur la télé Renouveau.

En plus de Issa Kaou Djim, les relations entre les leaders des mouvements antipolitiques françaises et les anciens membres du CNPS ne sont plus roses comme avant. Qui ne se rappelle pas des clashs entre le colonel Malick Diaw et les panafricanistes membres du CNT ? La répression violente, le 20 janvier dernier, de la manifestation pour le départ des troupes françaises du Mali a davantage détérioré cette relation déjà fragile entre les auteurs du coup d’État et leurs alliés. Si la nouvelle manifestation projetée pour le 26 mars est de nouveau réprimée, il ne sera pas étonnant d’entendre les Adama Ben Diarra et consorts crier « à la trahison » des militaires.

Le cas Nouhoum du parti FAD

Depuis le renversement du régime IBK, Nouhoum Sarr semble être silencieux. Il ne dénonce rien, même sur des pratiques malsaines des autorités transitoires. Malgré la violation de la clé de répartition, il a accepté de participer au Conseil national de la Transition. Il a fermé les yeux sur cette violation de textes par les autorités transitoires.

Mais la décision de la création du Conseil Consultatif Interrégional de la Zone de Développement des régions du Nord et la nomination de ses membres lui ont poussé à bout et sortir de son silence de mort. «Le Bureau politique national du parti Front africain pour le Développement (FAD) a constaté avec stupéfaction, la signature par le ministre de l’Administration territoriale d’un arrêté en date du 31 décembre 2020, portant nomination des membres du Conseil Consultatif Interrégional de la Zone de Développement des régions du Nord », a rappelé le parti FAD de Nouhoum Sarr qui a ajouté : «Le parti FAD s’insurge contre cette décision qui marque une fuite en avant dans la mise en œuvre de l’accord antinational issu du processus d’Alger ».

Dans le même communiqué, le FAD a condamné l’attitude « aventurier » du ministre de l’Administration territoriale et a rappelé son opposition ferme à toute application de l’accord en l’état. «Le FAD reste déterminé à empêcher l’application de l’accord antinational issu du processus d’Alger et met en garde les autorités de la transition contre toute tentative de passage en force », a indiqué le communiqué. Le FAD va-t-il intégrer le nouveau front pour le refus de l’Accord d’Alger ? En tout cas, il a le même discours que les responsables de ce front.

Le parti a invité, enfin, le peuple malien « à rester vigilant et déterminé afin de défendre l’intégrité du territoire, l’unité nationale ainsi que la forme unitaire de l’État du Mali ».

Toutes ces sorties prouvent que les relations entre les colonels au pouvoir et leurs alliés ne sont plus roses comme lorsqu’ils dribblaient le M5-RFP.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS
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