La déclaration de Rabat qui a sanctionné la fin des travaux de la session extraordinaire du Conseil exécutif de la CENSAD, tenue à Rabat du 9 au 11 juin, a fait ressortir les actions prioritaires de l’organisation dans une nouvelle dynamique : « la lutte contre le phénomène du terrorisme, le crime organisé et l’activité des groupes séparatistes ». Pour réussir le pari, deux nouvelles structures seront créées. Il s’agit du comité de paix et de sécurité et du comité de Développement durable qui seront dotés de moyens nécessaires pour l’accomplissement de leurs missions.
« Aujourd’hui quand on parle de cette région sahélo saharienne, de paix et de sécurité, on ne peut que penser au Mali, parce que quelque part nous sommes les plus touchés par ce phénomène, même si les autres sont aussi concernés parce que comme une tâche d’huile ça peut s’étendre », déclarait au Républicain, l’Ambassadeur du Mali à Tripoli et près de la CEN-SAD, Amadou Touré, chef de la délégation malienne à cette rencontre de Rabat.
« Dans la déclaration de Rabat, de façon implicite on a fait cas de notre pays en parlant de la défense de l’intégrité territoriale des pays et quand on parle de lutte contre les groupes séparatistes, quelque part le Mali est concerné. C’est un clin d’œil en faveur du Mali », nous a expliqué Amadou Touré après avoir participé à des travaux à huis-clos.
Ce n’est pas un exemple heureux, mais quand on parle d’insécurité, il faut bien citer un pays et le Mali est dans une situation telle que notre pays est cité comme exemple de ce qui peut arriver ailleurs, nous a expliqué notre compatriote. Au niveau de la CEN-SAD en phase de refondation, c’est une volonté manifeste de solidarité vis- à vis de notre pays. Mais pour notre interlocuteur. «On ne peut pas dire qu’on s’attend dans l’immédiat à une action, parce qu’avec les événements de la Libye, la CEN-SAD était gelée. Nous sommes dans une phase de dégel », a-t-il indiqué.
Toutefois, avec la redynamisation, il va de soit que le Mali sera l’une des premières actions concrètes de la CEN-SAD, si l’organisation veut sortir des sentiers battus pour rendre ses actions lisibles et visibles. La situation au Mali est un défi que la nouvelle CEN-SAD doit relever en priorité.
« Jusque là c’était des grandes déclarations d’intentions de la CEN-SAD, mais réellement qu’est ce qui est fait en dehors des réunions ? Mais je crois que puisqu’il y a une réorientation des objectifs de la CEN-SAD devant être marquées par des faits concrets, des actions concrètes, il va de soit que notre pays malheureusement aujourd’hui est dans un certain tourbillon. S’il y a des actions concrètes qui peuvent être marquantes, je crois qu’elles ne peuvent que se diriger en faveur de notre pays », nous a confié Amadou Touré. Pour lui la réunion de Rabat traduit une volonté du Maroc de jouer les premiers rôles. D’autres pays également sont dans les grandes dispositions, et tous les pays ont marqué leur engagement résolu vers l’atteinte des objectifs de l’organisation.