Officiellement le président de la transition Bah N’Daw se trouve à Paris dans le cadre des consultations que le président français Emmanuel Macron a engagées avec les chefs d’Etat du G5 Sahel pour préparer le sommet France – G5 Sahel attendu à N’Djamena (Tchad) les 15 et 16 février prochain. C’est ainsi le locataire de l’Elysée a déjà reçu les présidents mauritanien, Mohamed Ahmed Ould Gazouani, nigérien Mahamadou Issoufou et tchadien, Idriss Deby Itno. Mais les discussions entre les deux hommes dont c’est la première rencontre depuis l’avènement de Bah N’Daw à la tête de la transition malienne, ne se limiteront probablement pas à une évaluation de la lutte contre le terrorisme au sahel et une exploration des voies et moyens à mettre en oeuvre pour éradiquer ce fléau.
Elles ont porté probablement sur l’activisme de groupuscules servant de relais aux organisations terroristes que sont le GSIM et l’EIGS et qui réclament le retrait des forces françaises du Mali. Prenant pour prétexte la récente tuerie de «civils» qui s’est produite à Bounty, le 3 janvier dernier (19 morts) attribuée à Barkhane par certaines associations et des partis politiques. Ce que Paris a vivement contesté, soutenant que ses forces ont plutôt frappé des terroristes. Le dialogue avec les chefs djihadistes entrepris par les autorités maliennes en application des résolutions adoptées par le dialogue national inclusif en 2019 et les concertations nationales en septembre 2020 a été certainement été abordé. On sait que la position de Paris reste mitigée sur cette question. Deux autres sujets ont certainement été évoqués : la gestion controversée de la transition malienne sur laquelle la CEDEAO n’a pas manqué d’adresser un rappel à l’ordre aux autorités en place lors de son sommet du 23 janvier dernier et l’accélération du processus de paix au nord à laquelle la France accorde une importance particulière. Laquelle pourrait se traduire par des mesures vigoureuses afférentes à la relance du DDR, au redéploiement de l’administration et des services sociaux de base, à la création d’une police territoriale pour les régions du nord, au financement de projets pour la reprise de la vie économique.