Dr Choguel Kokalla Maïga, président du comité stratégique du M5-RFP, a réagi à la dissolution formelle du CNSP annoncée par les autorités de la Transition. Selon lui, le plus important est que la junte militaire desserre son étau sur les institutions et non cette dissolution tardive.
Les autorités de Transition ont rendu public, le 26 janvier dernier, un décret signé à la date du 18 janvier, semble-t-il, annonçant la dissolution formelle du CNSP ayant pris le pouvoir le 18 août 2020. Cette dissolution, faite, selon toute vraisemblance, sous la pression de la CEDEAO appuyée par la Communauté internationale, était vivement réclamée par le M5-RFP dont le combat contre le régime IBK a été « parachevé » par la junte militaire de Kati.
Après l’annonce de la dissolution, le président du comité stratégique de cette coalition hétéroclite, Choguel Kokalla Maïga, a donné son avis sur les antennes de RFI. Selon cette figure emblématique de la contestation sous IBK, la dissolution a été tardive.
« Dans la Charte qui a été bricolée, présentée au nom soi-disant des Maliens, il avait été dit que le CNSP serait dissout dès la fin de la mise en place des organes de la Transition. Le CNT a été mis en place le 2 décembre dernier… Aujourd’hui, nous voyons un document signé le 18 janvier » a déploré Choguel Kokalla Maïga.
Il estime que la date de diffusion du décret de dissolution soulève des interrogations. « Pourquoi c’est le jour de la visite du président en France qu’on le publie ? », s’interroge-t-il. Bah N’Daw, le président de la Transition a, en effet, bouclé hier jeudi une visite de 72 heures à Paris à l’invitation de son homologue français Emmanuel Macron en prélude au Sommet France-G5-Sahel attendu à N’Djamena (Tchad).
Pour Choguel, le plus important n’est pas la dissolution du CNSP mais la fin de « la mainmise des militaires » sur la Transition. « Le plus important est : il faut que la junte militaire desserre son étau sur les institutions », a-t-il déclaré avec insistance, ajoutant : « nous ne sommes pas rassurés de par leur façon de faire ».
Ce déficit d’assurance s’explique par le fait que « des citoyens sont aujourd’hui enlevés, empêchés de manifester, arrêtés et séquestrés ». Toute chose que Choguel met au compte de « la junte militaire et non des institutions démocratiques ». « Nous allons être extrêmement vigilants », a-t-il promis.