Le président de la transition au Mali, Bah Ndaw a été reçu mercredi dernier, ce pour la première fois, au palais présidentiel français depuis qu’il a été porté au pouvoir le 25 septembre 2020 par la junte ayant renversé en août le président Ibrahim Boubacar Keïta. Quels sont les sujets abordés par les deux dirigeants ? Jeune Afrique dévoile des éléments de réponses.
Le président malien de la transition a été reçu à déjeuner à l’Élysée par le chef de l’État français le 27 janvier. Le magazine Jeune Afrique est revenu sur les points qui ont été au cœur des discussions entre les deux présidents. Sommet de N’Djamena, élections au Mali, Assimi Goïta… Voici ce qu’il faut retenir de leurs discussions.
Emmanuel Macron et Bah N’Daw ont longuement échangé sur la préparation du sommet des chefs d’État du G5 Sahel qui se tiendra le 15 février à N’Djamena, au Tchad et auquel participera également leur homologue français.
À son hôte, qui continue de réclamer des gages politiques et militaires de la part de ses partenaires sahéliens avant de trancher sur un « ajustement » de l’opération Barkhane, le président de la transition malienne a répété son souhait de voir la France maintenir son engagement militaire au Sahel.
Assimi Goïta sous pression
Bah N’Daw a par ailleurs indiqué qu’il comptait relancer l’application de l’Accord de paix d’Alger, notamment en réactivant le Comité de suivi de cet accord, au point mort depuis quelques mois. Il souhaite également intensifier les opérations des Forces armées maliennes (FAMAS), en particulier dans le Centre.
Les deux hommes ont aussi évoqué le déroulement de la transition à Bamako. Le président malien s’est montré déterminé sur la bonne tenue du délai de 18 mois fixé par la CÉDÉAO pour organiser des élections. Outre le respect de ce calendrier, Emmanuel Macron a, de son côté, insisté sur les conditions d’organisation du scrutin afin de garantir un minimum de transparence aux opérations de vote.
Il a aussi rappelé l’engagement des autorités de transition à se retirer à l’issue de ce processus électoral. Une façon, en creux, de mettre la pression sur le vice-président Assimi Goïta et ses proches. Depuis plusieurs semaines, plusieurs chefs d’État voisins du Mali s’inquiètent en effet du fait que l’homme fort de la junte pourrait être tenté de rester au pouvoir au-delà de la transition.