Le président de la transition, Bah N’Daw, n’a pas su tirer les leçons de la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta. Comment comprendre qu’il parle d’application de l’accord de paix dans son adresse aux Forces armées, le 20 janvier 2021. L’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, signataire de l’accord de Défense entre le Mali et la France et président de la transition, Bah N’Daw est un président qui veut appliquer l’accord d’Alger à la lettre. Or les prémices d’une grande mobilisation contre l’application de cet accord sont en cours partout sur le territoire. Cette fois-ci, ce sont les vieilles personnes qui sont en première ligne du combat en revendiquant le nom Mali et sa superficie. Où était donc Bah N’Daw, en 1985 lors de la guerre Mali-Burkina Faso ?
L’armée la plus puissante au monde, c est le peuple. Le peuple malien est souverain. L’accord de paix est une entente secrète entre le gouvernement malien et la France en vue d’une scission du pays. Si le président de la transition ne songe pas à convoquer une grande réunion pour une révision de l’accord d’Alger appelé accord de paix, il perdra sa crédibilité. Dans un contexte de crise aiguë, l’organisation d’élections n’est pas la solution.
Transition: Adieu CNSP, vive un gouvernement civil
La dissolution du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le 18 janvier 2021, met fin à la prise en otage de la démocratie par la junte. Avec la fin de cette mainmise sur le pouvoir, il y a nécessité de réaménager le gouvernement. Dans un pays cité comme exemple de démocratie en Afrique en 1992 (Mali), le Conseil national de la transition (CNT) est dirigé par un militaire. Le CNT, qui a une vocation parlementaire, ne saurait être dirigée par la grande muette. Ici, on parle politique. Qui dit politique, parle de discussions, de disputes. La nomination à ce poste d’un ‘‘muet’’ de la grande muette ne fait pas l’affaire.