Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l’année 2021 est porteuse d’espoir en raison non seulement de la réadhésion des États-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, mais aussi des divers engagements pris par les États.
« Il y a trois ans de cela, les scientifiques nous donnaient un avertissement assez fort. Ils affirmaient que nous disposions de 12 ans pour éviter les pires conséquences du changement climatique. À présent, il nous reste neuf ans », a rappelé John Kerry, envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat au Sommet virtuel pour l’adaptation aux changements climatiques 2021, tenu le 18 janvier dernier.
Tout en regrettant l’absence des États-Unis, ces dernières années, sur le champ de bataille contre le changement climatique, M. Kerry indique qu’il est plus facile de prévenir que guérir. Les États-Unis ont dépensé, uniquement pour nettoyer après trois tempêtes, 265 milliards de dollars en un an. L’année dernière seulement, pour une seule tempête, ce pays a dépensé 55 milliards de dollars. « Nous sommes arrivés à un point où il est un fait absolu qu’il est moins coûteux d’investir pour prévenir les dégâts ou tout au moins pour les minimiser que pour les nettoyer », a souligné l’envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat.
Selon les mots de M. Kerry, il ne fait plus de doute que « la meilleure adaptation est de traiter la crise comme l’urgence qu’elle est et de faire plus pour contenir l’augmentation de la température de la Terre à la valeur de 1,5 degré annoncée à Paris ». Il faut éviter que les personnes les plus vulnérables et les plus pauvres de la Terre se retrouvent dans des conditions invivables. Pourtant, si rien n’est fait, le monde se trouve sur cette voie, déplore-t-il.
Les prophéties de Ban Ki-moon, lors d’un point de presse à la veille du sommet mondial sur le climat, se réalisent-elles ? Celui-ci disait à cette occasion : « Cette année 2021 aura plusieurs tournants au cours desquels les dirigeants et les peuples du monde montreront vraiment leur solide engagement. » D’ores et déjà, les États unis ont signé leur réadhésion à l’Accord de Paris sur le climat.
Il faut éviter aux communautés, qui « sont déjà intégrées dans les émissions présentes dans l’atmosphère », de payer « le prix le plus fort ». Selon M. Kerry, « [ndlr] si nous n’agissons pas avec audace et immédiatement en renforçant la résilience au changement climatique, nous assisterons probablement à des revirements spectaculaires du développement économique pour tout le monde ».
Depuis l’arrivée du président Biden, la lutte contre le changement climatique est devenue une priorité pour l’administration américaine. « Nous avons maintenant un président, Dieu merci, qui dirige, dit la vérité et est saisi par cette question », se réjouit M. Kerry. En plus de cela, plusieurs autres décisions ont été prises par les États-Unis en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a invité, le 25 janvier 2021, les banques de développement multilatérales, régionales et nationales ainsi que les pays donateurs à « augmenter le volume et la prévisibilité de leurs financements pour l’adaptation et la résilience aux changements climatiques ». Guterres a invité également à investir 50 % de la totalité du « financement de la lutte contre les changements climatiques fourni par l’ensemble des donateurs et des banques multilatérales de développement » à l’adaptation et la résilience aux changements climatiques.
Pour sa part, l’administration Biden se bat également sur trois fronts pour promouvoir l’ambition, la résilience et l’adaptation. « Nous sommes fermement convaincus [ndlr] que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons développer la résilience au changement climatique qui est essentielle pour sauver des vies et remplir notre obligation morale envers les générations futures et ceux qui vivent actuellement dans des circonstances très difficiles », a expliqué John Kerry.
Ce Sommet international en ligne sur l’adaptation aux changements climatiques (CAS 2021), des 25 et 26 janvier dernier, organisé par les Pays-Bas, a été assez prometteur dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Ce sommet a été suivi par la semaine de l’Agenda de Davos du Forum économique mondial qui a eu lieu du 25 au 29 janvier.
Notons que la première enquête mondiale du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) prouve que le changement climatique constitue une urgence aux yeux de la majorité des citoyens interrogés.
« Souvenons-nous que les pays développés doivent tenir les engagements pris dans l’Accord de Paris de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour la lutte et l’adaptation dans les pays en voie de développement », a rappelé le secrétaire général des Nations unies.