En prélude du sommet du G5 sahel, prévu en mi-février au Tchad, le président français reçoit, un à un, ses homologues des cinq pays de l’organisation : Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et le Burkina Faso. C’est dans ce cadre que le président de la transition a été reçu le mercredi 27 Janvier à paris.
C’est un grand bond en avant pour les autorités de la transition malienne. La première rencontre du président de la transition avec un chef d’Etat hors Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le moment était opportun, d’autant plus que Bah N’Daw vient de dissoudre le Comité National pour le salut du peuple (CNSP), l’organe formé par les putschistes du coup d’Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita, en Aout 2020. Il s’agit là pour le chef de la transition, une occasion exceptionnelle pour convaincre la France, d’accompagner pleinement la réussite du processus transitoire. Tans disque Emmanuel Macron a annoncé récemment qu’il va « ajuster les efforts français au sahel, » il lui faudra trouver des mots convaincants pour l’en dissuader. Il faut le reconnaitre, la présence française au Mali suscite régulièrement des expressions insultantes, lors des manifestations populaires et sur les réseaux sociaux. Tantôt par des responsables politiques, tantôt par la société civile, comme l’artiste Salif Keita, actuel membre du Conseil National de Transition (CNT), dont une vidéo dans laquelle il accuse la France de financer les terroristes, a fait le buzz en 2019. Mais il en est rien pour la France, rassure son ambassadeur au Mali, Joël Meyer, lors d’une interview accordée à nos confrères du journal l’Indépendant. Le président Bah N’Daw s’est aussi servi de sa visite pour « renouveler la gratitude de notre pays envers la communauté internationale dont les armées sont à nos côtés et dont les soldats risquent leur vie pour la libération de notre pays, » comme il l’a formulé le 20 janvier passé, lors de son discours, à l’occasion de la fête de l’armée malienne. Toujours confronté à la crise sécuritaire multidimensionnelle, à laquelle s’est ajoutée la crise politique et sanitaire, le Mali a plus que jamais besoin de son allié français. Aux autorités de la transition de donner des gages sûrs, qui seront déterminants à la rencontre de N’Djamena les 15 et 16 février prochains.