Dans cette interview qu’il nous a accordée, à son retour de Paris où il vient de séjourner 72 heures durant, Bah N’Daw revient, en détails, sur son entretien avec son homologue français. Entretien.
Mr le président, comment s’est déroulé votre séjour de 72 heures à Paris ?
J’ai trouvé une oreille attentive auprès de mon homologue français par rapport à notre coopération militaire sur le terrain. Afin de bouter le terrorisme hors de notre pays. Bref, tout s’est très bien passé. Sauf une seule.
Laquelle ?
Au déjeuner, à l’Elyzée, lorsque j’ai réclamé du « Tô » à la sauce gombo, on m’a servi des pattes de grenouille sautées à l’ail et aux champignons.
Vous l’avez dégusté ?
Moi ? Astagafouroulaye ! Jamais !
Donc, vous êtes resté, toute la journée, à jeun ?
Non !
Qu’avez-vous fait ?
Pendant que Macron me demandait : « c’est quoi le tô à la sauce gombo ? ». J’ai envoyé un membre de ma sécurité au Château rouge. C’est là que j’ai pu trouver du bon tô chaud à la sauce gombo.
Mr le président, savez-vous que l’écrasante majorité du peuple malien est en colère contre les autorités de la Transition ?
Ah bon ? Pourquoi ?
Les Maliens soupçonnent les autorités de la Transition de vouloir appliquer l’Accord d’Alger, intégralement, sans l’avoir au préalable, réélu conformément à la recommandation du Dialogue National Inclusif.
AH bon, c’est ça ?
Oui, c’est ça ! Un Front contre l’application de l’Accord d’Alger est même né.
Un front pour quoi faire ?
Selon ses initiateurs, ce front a pour objectif d’empêcher la mise en œuvre intégrale de l’Accord d’Alger qui, selon eux, consacre la partition, de fait, de notre pays.
J’ai bien compris. On trouvera, inchallah, la solution.
Par rapport au sommet du G5-Sahel, qu’est-ce que vous vous êtes dit, Macron et vous ?
Nous sommes entendus sur tout : le rôle du G5-Sahel et de tous nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme dans notre pays et dans le Sahel en général.
Mr le président, que répondez-vous à ceux qui disent que la visite des six membres du gouvernement à Kidal a été un flop magistral ?
C’est leur avis. Ce n’est ni le mien, ni celui des membres du gouvernement qui ont effectué le déplacement dans la capitale de l’Adrar.
La CMA a, de façon unilatérale, décidé le 29 janvier dernier, de créer une zone de défense au nord, sans l’avis du gouvernement malien. Qu’en pensez-vous ?
Je n’y pense rien. Du moins, pour l’instant.
En colère contre les autorités de la Transition, les Maliens réclament des explications ?
Quelles explications ?
Ils veulent savoir si la région est toujours malienne ou si l’avez aux séparatistes touareg, qui en font leur terrain de jeu ?
Kidal est et restera malien !
On ne dirait pas, si l’on regarde bien ce qui s’y passe ces derniers jours.
Croyez-moi, ou non, personne ne nous arrachera Kidal. Personne !
Mr le président, le M5-RFP accusent les autorités de la Transition de prendre des décisions unilatérales dans la conduite des réformes en cours. Que leur répondez-vous ?
S’ils veulent participer à ces réformes, ils doivent nous rejoindre sans à priori pour construire, ensemble, ce qu’ils appellent le « Mali Koura ». Auquel cas, tant pis pour eux ! Excusez-moi de vous avoir parlé en militaire.
Comment peuvent-ils vous rejoindre, lorsque vos portes sont fermées à double tours ?
Dans ce cas, ils n’ont qu’à entrer par la fenêtre ?
Me Mountaga Tall et Choguel Maïga appellent la classe politique à se réveiller, avant qu’il ne soit trop tard ?
C’est déjà trop tard pour eux.
Propos recueillis par le Mollah Omar /Canarddechaine.com
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