Depuis la date de signature de cet accord, l’insécurité et la terreur n’ont fait qu’empirer et s’étendre à la quasi totalité du pays.
Les autorités de la Transition de 2012 et le régime déchu de IBK ont laissé échapper le contrôle politique, sécuritaire et diplomatique du processus de sortie de crise. Quand aux autorités de l’actuelle Transition, elles se soumettent à la volonté de la France impérialiste et aux puissances extérieures, et s’apprêtent à mettre en œuvre intégralement, sans nuance aucune, l’accord de partition du Mali.
Un Accord illégal et illégitime
L’accord issu du processus d’Alger version 2015 est un accord illégal et illégitime.
Illégal parce qu’il bafoue l’article 115 de la constitution malienne qui exige qu’un traité de paix, qui de plus engage les finances de l’Etat, soit ratifié par une loi. Cet accord n’a jamais été soumis au peuple, ni directement à travers un référendum, ni indirectement à travers les députés élus.
Illégitime parce qu’à travers le DNI et les Concertations nationales organisées par le CNSP, les Maliens ont refusé l’application de cet accord en l’état et en ont demandé, a minima, sa relecture. Le ras le bol des maliens de l’intérieur, comme de l’extérieur, sur cet accord de dislocation du Mali est patent.
Malgré l’illégalité et l’illégitimité de cet accord, les autorités de la Transition ont décidé, à travers les actes qu’elles posent, d’appliquer cet accord en l’état, sans en référer au peuple malien.
Arrivée par un coup d’état, avec à sa tête un président nommé par le CNSP et un Conseil National de Transition dont les membres ont été nommés dans la plus grande opacité, cette transition n’est pas habilitée à appliquer cet accord qui conduit, implacablement, à la partition du Mali.
Les regroupements politiques et de la société civile doivent parler d’une même voix et dépasser les positionnements partisans. Ils doivent privilégier la sauvegarde de l’intérêt supérieur du Peuple, de la Nation et de la République : restauration de l’intégrité territoriale, préservation de l’Etat laïc et républicain, établissement d’un nouvel ordre politique et constitutionnel symbolisé par la nouvelle république. Avec, pour objectif commun, d’aboutir le plus tôt possible à la prise en compte des aspirations profondes du peuple du Mali à travers la libération totale des régions occupées et l’organisation d’élections démocratiques, libres, transparentes et crédibles, sur toute l’étendue du territoire.
Face à une transition sourde à la demande expresse du peuple malien de ne pas mettre en œuvre l’accord d’Alger en l’état, les Maliens ont décidé de faire front ensemble, afin de rejeter la mise en œuvre de cet accord.
A l’instar des Pères fondateurs de la Nation malienne, qui ont su, le 22 septembre 1960, galvaniser notre Peuple dans un élan unitaire historique, la classe politique et les organisations faîtières de la société civile ont la lourde responsabilité de refuser la mise en œuvre de cet accord antinational dans son intégralité. Elles doivent demander à la transition de ne pas appliquer cet accord illégal et illégitime, sans tenir compte de l’avis des Maliens, au risque de déclencher une guerre civile inter et intracommunautaire, voire une guerre religieuse avec cet accord qui autorise la distribution de la justice par les cadis. Le prochain président élu pourrait se charger du sort de cet accord.
Le Manifeste pour le refus de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger permettra aux maliennes et aux maliens de prendre en main leur destin, de reprendre l’initiative politique, sécuritaire et diplomatique et d’assurer une véritable appropriation nationale et démocratique du processus de sortie de crise, dans l’intérêt supérieur de la nation.
Le regroupement populaire constitué de toutes les catégories sociopolitiques, a donné naissance au FRONT DU REFUS DE L’ACCORD D’ALGER, dont le seul but est d’empêcher la mise en œuvre de cet accord en l’état.
Réunis le jeudi 28 janvier 2021, à la Bourse du travail, les membres du « FRONT DU REFUS DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD D’ALGER, Dugu ti Sébén » ont décidé, à travers ce manifeste, de lancer un appel solennel à tous les Patriotes et amis du Mali pour rejeter l’Accord d’Alger et sa mise en œuvre unilatérale par les autorités de la Transition, sans le consentement du peuple du Mali.
Cet accord est mauvais en tous ses aspects. C’est un accord de partition du Mali ; un accord raciste, injurieux, ethnocentriste ; un accord de démantèlement de l’édifice national ; un accord de démission nationale ; un accord humiliant ; un accord de liquidation de l'armée nationale, un accord de trahison nationale. Alors, il faut le refuser. Son application créera un précédent dans la sous-région où plus aucun autre pays recelant des ressources ne sera à l’abri d’être disloqué et dépouillé selon les désidératas des puissances extra africaines dont les intérêts ne coïncident pas avec les nôtres
Nous n’avons qu’un seul pays, le Mali. Nous souhaitons continuer à vivre dans notre pays, dans l’esprit de notre devise, Un Peuple, Un But, Une Foi. Nous n’aspirons qu’à construire notre pays à partir de nos valeurs endogènes pour le mieux-être de TOUS les maliennes et maliens.
Nous invitons tous les patriotes, à l’intérieur et à l’extérieur du Mali, à nous rejoindre pour faire barrage à l’application de l’accord d’Alger par les autorités de la Transition.
Nous luttons pour sauver le Mali mais également l’Afrique. Car, ne nous méprenons pas, la destruction du Mali pourrait être la première phase de la stratégie des puissances étrangères pour soumettre tous les pays d’Afrique de l’Ouest, afin d’exploiter leurs richesses.