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Grève des transporteurs durant la semaine dernière : Crise de confiance sur l’utilisation faite des recettes des péages
Publié le lundi 8 fevrier 2021  |  L’aube
Sotrama:
© aBamako.com par Momo
Sotrama: le transport urbain de Bamako, la capitale du Mali
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Pour l’application des dispositions de l’arrêté interministériel n° 08-1388/MF-MET-MATCL-MSIPC du 14 mai 2008 portant création des postes de péage et fixation des tarifs, le ministre des Transports et des Infrastructures a mis en vigueur le paiement de la redevance de péage par passage. Suite à cette application, les transporteurs de plusieurs ordres ont enclenché une grève, qui s’est heureusement limitée à une seule journée de boycott, suite aux assurances données par leur département de tutelle pour revoir sa position. Pour plus de précision notre reporter a tendu son micro à certains usagers (chauffeur, passager et syndicat) de la route de Koulikoro. Ils s’interrogent tous sur la destination des recettes des peages. Une crise de confiance entre les usagers et les autorités de régulation des transports routiers.

Boubacar Dembélé alias ‘’Balladen’’, membre du syndicat des transporteurs affilié à l’UNTM : « Personne ne sait où va l’argent des péages »

« Avant, la validité du ticket de paiement de passage au péage était de 24h. Si tu payes, jusqu’au lendemain tu ne payes rien. Curieusement, du jour au lendemain ils ont pris la décision à faire changer la procédure de paiement. Maintenant même si tu fais 10 allers et retour tu payes au guichet le nombre de fois en aller comme en retour.

Pour rappel, le prix de ticket pour les véhicules poids léger avant était fixé à 500 FCFA en 24 h. Avec cette mesure cela est facturé en aller et retour à 1000 FCFA. Pour les véhicules poids lourd c’est 2000 FCFA en aller et retour.

Nous avons alerté les autorités en charge des transports sur cette mesure arbitraire. En réponse, elles ont refusé tout conciliabule au motif qu’elles ont informé notre porte-parole avant la mise en application de cette mesure. Or, ce dernier ne nous a rien donné comme information préalable. Raison pour laquelle on a refusé d’exécuter la décision du gouvernement, en arrêtant tous les véhicules de transports communs sans distinction. Cette grève est nationale si le gouvernement n’abandonne pas son projet dans trois jours on continuera la grève. Nous sommes prêts sur tous les plans.

Le gouvernement prend cet argent alors que les routes sont dégradées. Aucun chauffeur, ni personne ne sait où va cet argent. Et quelle dépense y ait faite ?

Et puis le gouvernement ne nous respecte pas, ils ont minimisé notre secteur en disant que c’est un secteur informel, nous pensons qu’il y n’a pas de sot métier. Parmi nous, il y a beaucoup de jeunes diplômés sans-emplois qui ont l’amour du metier.Nous sommes tous des Maliens il faut qu’ils pensent à nous, personne n’est supérieur à l’autre, chacun suit son destin ».

Kona Coulibaly transporteur de sable sur la route de Koulikoro : « Nous payons en moyenne 500 000 FCFA par an pour pouvoir travailler»

« La cause de la grève sur la route de Koulikoro s’explique par notre désaccord face aux nouveaux tarifs de passage au péage. Auparavant pour les 24 h on payait 1000FCFA. Maintenant sur chaque chargement en aller comme en retour on est obligé de payer. Un seul voyage nous coûte 2000 FCFA. Or, on n’a rien ajouté sur le prix du transport de sable. S’ils appliquent cette décision cela va être source de beaucoup de problème. Par an on peut dépenser 500.000 FCFA pour les papiers du véhicule. Malgré tout cela les policiers nous fatiguent, même si les pièces du véhicule sont au complet, on leur donne 5000 F CFA, sinon ils gardent les papiers sur eux. Et avant, on payait le stationnement à 3000 FCFA par an, en ce moment c’est 122 000 FCFA. La vignette est à 135 000 FCFA. Pour ce qui concerne les prix de la visite technique et de l’assurance, n’en parlons pas. Nous les chauffeurs on a décidé d’arrêter le travail, chacun d’entre nous a garé son véhicule au bord du goudron. D’où l’intervention de la gendarmerie sur cette grève, ils ont arrêté deux chauffeurs parmi nous par force. Suite à ces incidents on a bloqué la route, pour empêcher n’importe quelle personne de sortir ou de rentrer entre Bamako et Koulikoro, il s’agit de tous les véhicules transporteurs y compris les motos taxi et moto tricycles ».

Kadidiatou Traoré, commerçante à Koulikoro plateau II : « Le gouvernement doit diminuer un peu le prix du péage, sinon c’est un peu élevé»

« La grève des transports en commun est une perte énorme pour nous les passagers. La seule journée de grève nous a coûté chère. Je suis commerçante résidante au plateau II, chaque jour que Dieu fait, je viens à Bamako pour rejoindre ma belle-famille entre Koulikoro et Bamako c’est 60Km/H mais ce jour, nous sommes restés bloqués à Koulikoro, sauf ceux qui ont des voitures personnelles. Vraiment notre pays n’a plus besoin de grève, il faut que les personnes concernées s’entendent. La grève est une perte pour l’économie malienne. La journée de la grève aucun commerçant n’est venu à Bamako a plus forte raison que des autres secteurs. Le gouvernement doit diminuer un peu le prix du péage sinon c’est un peu élevé. Ma Cousine a perdu son beau-frère mais elle n’a pas pu assister aux funérailles à cause de la grève. Cela m’a beaucoup touché, les conséquences de la grève des transporteurs affectent tout le monde, particulièrement la population de la cité du Megethan ».

Par Fatoumata Coulibaly
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