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Zone de défense et de sécurité dans le Gourma le gouvernement condamne mais la CMA insiste le processus de paix ne risque-t-il pas d’en patir
Publié le mardi 9 fevrier 2021  |  Le Soir de Bamako
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Au moment où les autorités de la transition n’épargnent aucune peine pour parvenir à une vraie réconciliation nationale avec en filigrane la mise en œuvre idoine de l’Accord d’Alger, la Coordination des ex-rebelles touaregs de Kidal, à savoir la CMA, ne trouve mieux que de déclarer et de façon unilatérale, la ‘’Création d’une Zone de Défense et de Sécurité dans le Gourma’’.

C’est le plus naturellement du monde qu’une telle attitude, des ex-rebelles touareg de Kidal, a sonné comme une provocation à l’endroit des populations maliennes, à commencer par les autorités de la transition. Au-delà du relent de provocation qui se dégage de cette attitude des ex-rebelles touaregs, nombreux sont les observateurs et autres analystes politiques qui y voient aussi des desseins inavoués qui mettent à nu les accointances entre la CMA et les groupes terroristes qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne. Cette vision se justifie par le fait que ces temps-ci, la montée en puissance de l’Armée malienne, aidée par la force Barkhane, est indéniable. Et plus particulièrement dans la zone du Gourma malien où, en l’espace d’un mois, le tandem FAMA-Barkhane a réussi à mettre hors d’état de nuire une centaine de terroristes, en récupérant des armes, des munitions, des véhicules et des motos. Les FAMA ont aussi fait des prisonniers parmi les terroristes, et ont réussi à repousser des attaques de grandes envergures.

En quelque sorte ces derniers temps-ci, l’espace du Gourma qui était en passe de devenir un sanctuaire pour les groupes terroristes, est plutôt devenu un calvaire pour ces derniers.

C’est justement ce qui convainc bon nombre d’observateurs à voir derrière la ‘’création de la Zone de Défense et de Sécurité dans le Gourma’’, des tentatives d’instauration d’une espèce de cessez-le-feu qui profiterait aux groupes terroristes. Évidemment que pour légitimer sa tentative de protection des groupes terroristes, la CMA argue la sécurisation et la protection des personnes et de leurs biens. Ce serait le comble de l’aberration que les autorités de la transition s’accommodent de la création de cette zone de défense et de sécurité, surtout sous l’égide de la CMA qui, au regard des lois de la République n’est qu’une entité comme tant d’autres. En effet, accepter la création de cette zone comme l’envisage la CMA, équivaudrait tout simplement à une sous-traitance de la sécurité nationale.

Toute chose qui jurerait avec les valeurs républicaines dont le respect devrait être un sacerdoce pour les autorités de la transition. Celles-ci en sont d’ailleurs pleinement conscientes. C’est pourquoi une semaine après que la CMA ait annoncé la création d’une zone de défense et de sécurité dans le Gourma, les autorités maliennes ont réagi, dans un communiqué, le 5 février 2020, en condamnant l’acte et en le qualifiant non seulement de transgression du cessez-le-feu entre les parties et dont les clauses les engagent à conserver leurs positions, mais aussi de flagrante violation des dispositions des articles 17, 25 et 29 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger relatives aux questions de défense et de sécurité. Selon les autorités maliennes, cette décision unilatérale de la CMA est de nature à susciter des interrogations et des suspicions au moment où les parties se sont engagées à tenir une concertation de niveau décisionnel pour finaliser la phase d’intégration du dernier groupe des ex-combattants issus des bataillons du Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) dans les centres de formation.

Le gouvernement de la transition a invité, d’un côté, les dirigeants de la CMA à réviser leur position et de l’autre côté, la médiation internationale à se pencher sur la question conformément aux dispositions des paragraphes 7 et 9 du Pacte pour la paix au Mali.

Le gouvernement malien a condamné fermement cette décision qui, à son avis, fragilise le processus de paix dans un contexte de recrudescence des attaques des groupes terroristes dans le Gourma où se déroulent les opérations « MALIKO et ECLIPSE » en collaboration avec les forces partenaires, notamment Barkhane et la force conjointe du G5-Sahel.

Pour le gouvernement malien, la décision de la CMA est également de nature à compromettre les résultats probants obtenus sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme au Mali et dans le Sahel. Au-delà de cette réaction du gouvernement de transition, on devrait se faire des appréhensions quant à la suite des choses. Nous savons que ces temps-ci, on a senti de part et d’autre de réelles volontés pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord.

soir de Bamako
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