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Marché de Bacodjicoroni Golf : Les bulldozers mettent tout à sac
Publié le mercredi 10 fevrier 2021  |  Le Pays
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A Bacodjicoroni Golf, le petit marché sis à quelques mètres du Lycée Massa Makan Diabaté a été démoli hier, mardi 9 février 2021, sous la surveillance des éléments de police du 15ème Arrondissement assistés par des gardes. Cet espace, destiné à la construction d’un Cscom et vendu à un particulier, a été démoli. Pour le moment, les occupants qui déplorent les pertes ignorent l’auteur de la démolition. L’État ou le particulier ayant acheté le lieu ? Nous le saurons dans les jours à venir.

Tristesses, désolations, déceptions… sont ce que vivent les occupants du marché public de Bacodjicoroni Golf. Sans en avoir été sommés de quitter le lieu, ils étaient nombreux à déplorer la ruine de leurs hangars et kiosques contenant des marchandises.

Selon Siaka Diakité, président du groupement des associations de Bacodjicoroni, les occupants du marché vivaient avec ce problème depuis 2012. « A Bacodjicoroni, la mairie avait prévu trois espaces pour la construction des Centres de santé communautaire (Cscom).Un espace était réservé derrière le marché du quartier, un autre se trouvait au niveau de plateau, et le troisième espace sis au Golf reste ce marché démoli », explique Siaka Diakité, visiblement affecté. A la veille des élections de 2009, dit-il, l’endroit qui avait été prévu pour la construction du marché a été vendu par les maires.

De ce fait, poursuit le président, ils ont saisi le maire de la commune qui leur a donné l’autorisation de s’installer sur cet espace, en attendant la construction du Cscom. La mairie a bien voulu donner la permission aux gens, a-t-il relayé. En 2012, laisse entendre notre interlocuteur, nous avons appris que le marché a été vendu à un particulier. « A l’époque, nous avons saisi le maire Aboubacar Bah dit ‘’Bil’’. Celui-ci nous a confirmé l’information en nous demandant d’accepter de changer la vocation de l’endroit. Le maire nous suppliait de laisser l’acheteur construire en promettant de chercher un autre endroit plus tard. Toute chose que nous n’avons pas acceptée », a déclaré Siaka Diakité.

Vu la complexité de la situation à l’époque, M. Diakité énonce avoir, alors, saisi l’ex-premier ministre Moussa Mara par un écrit. De ce fait, une équipe a été dépêchée pour des constatations sur le marché. « L’équipe de Mara est venue avec un plan du quartier qui prévoyait effectivement la construction d’un Cscom sur cet espace. À la délégation ministérielle, tous les occupants du marché ont montré qu’ils seront prêts à quitter l’endroit pour la construction du Cscom, parce que les gens d’ici sont loin des centres de santé », a-t-il ajouté précisant que « les gens n’occupent pas cet espace parce qu’ils veulent en faire un marché public, mais parce qu’ils attendaient juste le moment du démarrage des travaux du Cscom pour quitter l’espace ».

Aux dires du président, personne n’a été informée de la situation. Les gens ont été surpris de voir une machine saccager les kiosques et les hangars du marché encerclé par des Gardes et policiers. En clair, le président Siaka précise : « Nous ne connaissons pas l’acheteur du lieu ; on nous dit qu’il détient une grosse quand même. Ce n’est pas un bras de fer que nous allons engager, mais nous mènerons toutes les démarches pour récupérer cet endroit. Nous ne réclamons que notre Cscom, parce que nous ne pouvons pas quitter cet endroit en le laissant à la disposition de quelqu’un qui l’utilisera pour d’autres fins ».

Quant à Abdoul Karim Sénou, président des jeunes du marché, « tout le monde est prêt à céder l’espace quand il s’agit de construire un Cscom, mais pas pour un individu qui en fera ce qu’il voudra ».

D’ores et déjà, l’intéressé appelle à la mobilisation des jeunes du marché pour la récupération pacifique de l’espace. Ce n’est pas la première fois que les gens aient été chassés de ce marché.

La première démolition a eu lieu en 2012. Mais le mal dans cette histoire, ajoute un autre jeune, « est la destruction des kiosques contenant des marchandises ».

Pour Awa Kanté, commerçante victime de la démolition, « la destruction du lieu ne m’a pas posé problème. Mais c’est le saccage de mes marchandises qui m’a touché. Ils devraient nous prévenir en disant d’évacuer nos effets au lieu de tout détruire de la sorte ».

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS
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