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Débat hier au Sénat sur l’opération Barkhane au Sahel: : “Il y a suffisamment des forces maliennes pour combattre, nous ne sommes pas là pour combattre à leur place”, Dixit Florence Parly
Publié le mercredi 10 fevrier 2021  |  Le Soir de Bamako
Florence
© Autre presse par DR
Florence Parly
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A la demande de la commission des Affaires Etrangères et de la Défense de la Haute Assemblée, les sénateurs ont débattu hier mardi 09 février 2021 en séance publique de l’opération française au Sahel, opération qui mobilise 5100 hommes.



On se rappelle, depuis le déclenchement de l’opération Serval en 2013 jusqu’à nos jours avec la Force Barkhane, cinquante soldats français ont été tués dans la zone. Pour les sénateurs, il est donc plus que temps de s’interroger sur l’avenir de l’opération alors que les groupes djihadistes continuent de déstabiliser la région.

La chambre haute, à majorité de droite, ne cesse de réclamer depuis plus d’un an la tenue d’un tel débat. Le gouvernement y a répondu favorablement et a décidé d’envoyer non seulement Florence Parly, la ministre des Armées, mais aussi Jean-Yves Le Drian, le patron de la diplomatie française, pour défendre sa stratégie au Sahel. Une stratégie que le groupe Les Républicains remet aujourd’hui en cause.

« Le statu quo qu’il y ait un peu plus de soldats ou un peu moins, ce n’est pas la solution », explique le président du groupe, Bruno Retailleau. “Je pense qu’il y a une redéfinition et nous esquissons un certain nombre de pistes et c’est le gouvernement qui devra ensuite, évidemment, avec le chef de l’État, trancher”, a-t–il ajouté.

La droite n’entend pas pour autant, demander un retrait des troupes françaises engagées sur place. Le Parti socialiste n’est pas non plus sur cette ligne. Seuls les sénateurs communistes appellent aujourd’hui à un départ des soldats de Barkhane, à l’image de Pierre Laurent.

“La situation du Mali est aujourd’hui tellement déstabilisée, qu’il ne faut pas ajouter du chaos au chaos actuel. Il faut donc négocier un agenda de retrait, pour lui substituer un autre agenda de coopération avec le pays et oui, organiser le retrait progressif de nos troupes“.

Une position qui fait écho à celle des députés de la France insoumise. La question du retrait doit être posée, a estimé en décembre Éric Coquerel.

Sur l’avenir des opérations dans le Sahel sans la Force Barkhane, Florence Parly, a dit ceci : “C’est l’occasion de démontrer l’évolution des capacités des armées sahéliennes. Les deux opérations (Bourrasque et Éclipse) qui ont fait participer 3000 soldats dont 1000 soldats français et près 2000 éléments des forces partenaires ont donné des résultats probants avec la neutralisation de nombreux éléments djihadistes et la saisine et destruction d’un volume important de ressources logistiques”.

“En perspective, il s’agit d’une stratégie de combat qui consiste à intégrer de plus en plus nos partenaires sahéliens à la force Barkhane ou de Takuba. Les Sahéliens se renforcent et contestent le terrain aux groupes djihadistes. Il n’y aura pas un véritable résultat durable si par ailleurs, il n’y a pas une refonte, une restructuration des armées de ces pays”, a-t-elle affirmé.

“Le Mali et le Niger s’apprêtent à recruter massivement pour pouvoir régénérer les forces existantes. Il s’agit de professionnaliser ces armées et c’est en cela que nous allons nous employer “, a-t-elle rassuré.

Selon Jean Yves Le Drian “les pays du Golfe de Guinée doivent travailler, pas pour entrer dans le G5-Sahel, mais pour sécuriser leurs propres frontières à la fois avec les renseignements qu’avec leurs unités présentes. Il y a une initiative d’Accra du président Akufo qui va dans ce sens”, a-t-il indiqué.

Sur les infrastructures ferroviaires, donc, de développement, Le Drian a dit ceci : “il y a une nécessité tellement évidente de renforcer les liens ferroviaires entre les différents pays que je n’imagine qu’ils ne soient pas mis en place. Il faut trouver des mobilisations financières pour assurer ce type de relance”, a-t-il ajouté.

« Concernant la coopération avec les Etats Unis au Sahel, il a précisé qu’il y a deux types de relations avec les USA concernant le Sahel. Le soutien militaire des opérations conduites par Barkhane, mais aussi dans les domaines des transports, de ravitaillement en vol, et dans le domaine de renseignements par drone. Cette présence américaine est très importante pour nous. Je n’ai pas le sentiment qu’elle soit remise en cause. Il y a eu des tentatives de l’administration précédente sur ce sujet. Et aujourd’hui, avec les échanges avec la nouvelle, nous sommes rassurés que ce soutien va se poursuivre”, a laissé entendre Le Drian.
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