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Après son manifeste : faut-il croire encore à l’imam Dicko ?
Publié le mercredi 10 fevrier 2021  |  Le Combat
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de remise de trophée "personnalité de l`année" à l`imam Mahamoud Dicko
Bamako, le 07 novembre 2020 Le forum Libre, une organisation de la société civile a décerné le titre de « Personnalité de l’année 2020 » à l’imam Mahmoud Dicko
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L’imam Mahmoud Dicko a rompu son silence après de nombreux mois dans la mosquée. À travers ce manifeste dans lequel il appelle à un élan d’émancipation, d’espoir et de paix, le Chef spirituel gagnera-t-il le cœur des Maliens ?




Croire ou ne pas croire, l’imam Mahmoud Dicko, surnommé l’éclairé imam, le sage, aura réagi pour constater la situation du pays face surtout à la gestion des autorités, qui lui ont sans l’ombre d’un doute poussé à intervenir de la sorte. « J’ai cru, comme 2013, qu’une participation forte à un projet électoral pourrait, à elle seule, porter l’espoir de résolution de nos problèmes de gouvernance politique et sociale. Je me suis trompé. Je le regrette sincèrement », précise l’imam Dicko dans son manifeste. Il s’est trompé en 2013, et l’année dernière après le coup de force du président Ibrahim Boubacar Kéïta, il s’est encore trompé. Qui sait s’il va se tromper pour cette fois encore ? Le très influent se soucie davantage de son pays, de son avenir qui est en péril selon beaucoup de Maliens. « Je veux porter ici la voix d’un nouvel élan d’émancipation, d’une urgence à agir, à penser haut et vrai, devant l’histoire pour de nouveaux horizons, avec l’espoir que le génie malien entendra l’écho de cette voix et élèvera à mes côtés, en pèlerin, notre destinée. C’est un acte d’espoir et de paix », a-t-il à nouveau précisé. Un nouvel élan d’émancipation devant l’histoire, comme il le disait, à l’époque lors des manifestations du M5–RFP contre le président Ibrahim Boubacar Kéïta, qu’IBK verra quelque chose qui sera inscrit dans les annales. Finalement, l’on se pose la question de savoir que tout ce qu’il annonce écrire dans les annales ne sourit pas à notre pays. « Je suis sans agenda caché, ni ambition personnelle ou intérêt partisan, mais je suis inquiet de ce feu qui embrase nos villes et nos campagnes, et qui pourrait, à terme, détruire le vivre-ensemble dans cette maison commune qu’est le Mali, » dit-il. Difficile pour les maliens ou pour certains de ses partisans de comprendre ces dires, car l’imam s’était tu pendant de nombreux mois malgré certaines accusations solides contre sa personne. À travers ce manifeste, l’imam Dicko nous délivre les mots que certains Maliens, de milliers parmi tant d’autres, attendent de lui depuis bien longtemps. Et de cette dénonciation, dont nul ne peut nier au regard de cette situation du pays et de la gestion des autorités de la transition, comme : « Les gouvernants doivent vivre avec l’obsession de l’intérêt général de la lutte contre l’impunité et l’intolérance, en faveur de l’égalité face à la loi et dans l’accès des services publics. Nul être non plus n’est parfait. Je me suis trompé en soutenant des hommes qui, guidés par des intérêts égoïstes et matérialistes, n’ont pas su incarner le redressement du Mali tant souhaité. »

Moriba DIAWARA

Source : LE COMBAT
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