Le bras de fer entre le président sortant, Mamadou Sinsy Coulibaly, et le rentrant, Diadé dit Amadou Sankaré, du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) continue avec une série de feuilletons judiciaire qui n’en finit pas. En effet, après s’être fait battu à plates coutures par Diadié dit Amadou Sankaré, qui a du reste été officiellement investi depuis en tant que président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsy Coulibaly ne s’avoue toujours pas vaincu. Pendant que le président de la structure travaille tranquillement à mettre en œuvre son ambitieux programme pour la renaissance du secteur privé malien, certains jouaient au troisième larron avec un projet avorté de la mise en place d’un organe transitoire. Mais le réveil fut brutal pour eux !
Pour trouver une solution idoine au problème qui sévit au sein du Conseil National du Patronat du Mali, les présidents des groupements professionnels et les présidents des conseils patronaux des régions ont décidé, à l’unanimité, d’installer un organe transitoire. Une manière pour eux de départager le président sortant et le rentrant, lesquels sont engagés dans une bataille judiciaire sans précédent. Ces présidents des groupements professionnels et des conseils patronaux des régions, qui s’estiment être les garants du pouvoir des décisions souveraines au CNPM, ont décidé, à travers un mémorandum en date du 13 janvier 2021, de prendre ce qu’ils ont appelé leur responsabilité.
Ce qui passaient, à leur entendement, par l’adoption d’un certain nombre de mesures, parmi lesquelles la mise en place un comité de crise en guise d’organe dirigeant pour une période transitoire ; l’engagement des procédures administratives et juridiques nécessaires pour acter la mise en place d’une période transitoire au CNPM dont la durée sera fixée par l’assemblée générale ; la mise en place d’un comité de relecture des textes du CNPM ; l’organisation d’une assemblée générale de validation des nouveaux textes ; l’organisation d’une assemblée générale élective au terme de la transition. Toutes choses qui s’imposaient pour eux pour sauver leur instrument de travail et de préserver l’avenir pour ne pas handicaper les nouvelles générations d’entrepreneurs du Mali.
Le chef de bande de ces frondeurs n’est autre que Soya Golfa, président du Groupement des Commerçants du Mali, qu’ils considèrent déjà comme président du comité transitoire du CNPM, avec à ses côtés, 7 autres membres qu’ils disent représentatifs des groupements professionnels et des conseils patronaux des régions membres du CNPM. « Personne ne défendra le secteur privé à sa place, personne ne réglera ce problème du CNPM mieux que les acteurs, et les décisions de justice ne suffiront pas pour régler le problème au sein du CNPM », telles sont entre autres motivations évoquées dans le mémorandum qu’ils ont produit à cet effet.
Une autre tentative de putsch donc au CNPM qui, depuis le 9 octobre 2020, est plongé dans une crise de leadership, une véritable bataille judiciaire étant engagée depuis entre le président sortant, Mamadou Sinsy Coulibaly, et le nouveau président, Djadié dit Amadou Sankaré. Pour les néo-frondeurs, cette situation n’honore pas la faitière du secteur privé et aurait déjà commencé à produire des conséquences comme la perte de crédibilité et d’influence du CNPM ; le déficit de défense des intérêts du secteur privé ; la perte des acquis syndicaux ; l’absence de débats économiques ; le déficit de stratégies économiques ; la démobilisation des investissements ; la marginalisation du secteur privé…
La déroute
Suite au mémorandum de ces aventuriers pas très courageux pour vouloir ainsi profiter de la situation, le secrétaire général du CNPM, Boubacar Siddick Diallo, a apporté la réplique à travers un communiqué ne souffrant d’aucune ambigüité : « Un soi-disant comité de crise se substitue à la justice malienne. Un mémorandum intitulé « La souveraineté au CNPM appartient à ses membres qui sont les Groupements professionnels et les CPR » rédigé sur entête du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), circule depuis quelques jours dans la presse, émanant d’un soi-disant « Groupements Professionnels et Conseils Patronaux des Régions (CPR), membres du CNPM.
Le bureau du CNPM déplore cette tentative non respectueuse des lois du pays, illustrée par « une décision de mise en place d’un Comité de crise en guise d’organe dirigeant pour une période transitoire », alors qu’un contentieux est en cours au niveau de la justice malienne. En ce qui concerne la représentativité des signataires, le bureau du CNPM déplore le caractère cavalier et anti-démocratique de cette initiative parlant au nom de Groupements professionnels et Conseils patronaux Régionaux, membres du CNPM. Tous ses membres appartiennent et sont actifs dans ces groupements et à aucun moment, ils n’ont été consultés pour une telle initiative.
Le bureau élu du CNPM, siégeant dans ses locaux, informe l’opinion nationale et internationale qu’aucun comité de crises n’a été mis en place, qu’il travaille sereinement pour le retour de la cohésion au sein de la famille du secteur privé malien et pour la défense de ses intérêts. A cet effet, il se déclare ouvert et disponible pour toute initiative visant à ramener la paix et à renforcer la cohésion au sein du secteur privé malien, mais condamne fermement toute tentative, visant à créer la confusion auprès de nos membres et de l’opinion publique ». Bamako, le 22 janvier 2021. Secrétaire général Boubacar Siddick Diallo.
Et comme pour dire qu’aucune tentative de manipulation ne le perturbe point, le Président du CNPM, M. Diadié dit Amadou Sankaré, rencontrait ce mardi 26 janvier, Son Excellence Zhu Liying, Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Mali !