Pour la CMA, cette réunion permettra de constater la bonne foi de ce regroupement touareg qui contrôle la région de Kidal. Mais le chemin paraît encore long. Cette réunion est prévue à Kidal, au-delà du symbolique, cela apporterait quoi de nouveau au processus de sortie de crise. Quant on sait que cette région cristallise en effet les attentions car elle est toujours contrôlée par les Touaregs de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA)
Une délégation gouvernementale a séjournée une fois de plus dans la région pour aller prêcher la bonne nouvelle d’une sortie de crise. Quand on sait que déplacement des autorités de Bamako sur place font chaque fois office de test pour une réconciliation.
Cette réunion avait été prévue pour se tenir à Kidal deux fois déjà mais malheureusement qui n’a jamais puis eu lieu. Cette fois, c’est la troisième et l’on espère que ce sera la bonne. Surtout que les acteurs du processus placent vraiment beaucoup d’espoirs.
En termes d’espoirs, il était quand-même bon, que la délégation ministérielle et tous les acteurs puissent se déployer sur le terrain, puissent rencontrer la réalité du terrain et voir les populations. Surtout que les besoins de la population sont urgents.
La CMA est-elle vraiment de bonne foi pour que les choses aillent mieux et dans le bon sens? Puisque durant tout ce temps, Kidal reste une ville infréquentable, du fait que les leaders de la coordination des mouvements de l’Azawadon ne sont toujours pas animés de bonne foi.
Parmi les acteurs qui seront présents à Kidal, y a l’ONU à travers la Minusma, il y a la France, il y a le gouvernement de Bamako etc. Tous ces acteurs plaident pour un retour de l’autorité du Mali à Kidal. Il faudra qu’on fasse bouger les lignes afin le retour de l’administration se fasse sur l’ensemble des régions dites de l’Azawad que sont Gao, Kidal Ménaka, Taoudénit. Et cela doit se passer par une mise en œuvre diligente et intégrale de l’accord issu du processus d’Alger.
Pour un événement, c’en est un et cette réunion ne saurait passer sous silence d’autant que c’est la première du genre depuis la signature, en 2015, dudit accord qui se présente comme un passage obligé pour une sortie de crise sur les rives du fleuve Djoliba. C’est dire que cet accord d’Alger se présente, à bien des égards, comme le visa de la paix au Mali.
A l’instar de ce qu’est le précieux sésame pour de nombreux migrants à travers le monde. C’est pourquoi il faut saluer la tenue annoncée de cette réunion qui fait renaître l’espoir, d’autant qu’il est question d’y aborder des sujets essentiels susceptibles d’en faciliter l’application, au nombre desquels celui du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), du nom de cette unité mixte de soldats de l’armée régulière et d’ex-rebelles, censée poser les jalons de la future armée malienne.
Le choix de la ville rebelle pour abriter cette réunion de mise en route de l’accord, est en lui-même un symbole fort Le moins que l’on puisse dire, c’est que près de six ans après sa signature, l’application de l’accord de paix d’Alger dans la résolution de la crise malienne, reste d’une impérieuse nécessité aux yeux de la communauté internationale qui ne cesse de pousser à la roue pour amener les protagonistes à s’inscrire dans le sens de cette feuille de route.
Autrement dit, l’espoir est-il permis de voir enfin naître une lueur d’espoir dans la résolution de cette crise que le Mali traîne comme un boulet au pied depuis tant d’années ?
Paul Yapi N’GUESSAN