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Accord d’Alger pour la paix : Un ‘’Accord’’ aversif
Publié le samedi 13 fevrier 2021  |  L'Analyste
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako
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Ce n’est trop de dire que l’Accord d’Alger pour la paix au Mali est aversif. Car depuis sa signature en 2015 par les groupes armés du nord, il ne cesse de susciter des oppositions, de l’aversion, des diatribes de la part surtout des communautés résidents au nord et aussi de cette franche de Maliens qui ont pris connaissance du document et soucieux du Mali de l’indépendance.
La dernière sortie est celle du Collectif Songhay Chaawara Batoo dirigé par Almahamady Cissé, lors d’une conférence de presse, tenue le 6 février dernier à la Maison de la presse, pour dénoncer le contenu de l’art 3 de ce fameux Accord en particulier et l’ensemble du document en général. Assisté des associations membres du collectif, notamment Songhoy Ganda, Gao Lama, qui ont tous dénoncé le caractère discriminatoire de l’Accord de paix pour le Mali, le Collectif Songhay Chaawara Batoo demande tout simplement la relecture de cet Accord. Cette relecture est devenue le leitmotiv de tous les mouvements. Cela n’est pas rien. Kango te nôrô donkili gwan san ! dit un adage bamanan (le mauvais chanteur n’insiste pas pour rien).

On se rappelle encore que lors du Dialogue national inclusif-DNI, un enseignant syndicaliste avait révélé qu’il y a 16 articles dans ledit document défavorable à l’unité nationale, au pouvoir central. Des voix ne cessent de se lever pour demander la même chose : ‘’La relecture de l’Accord’’. Seuls, la Coordination des Mouvements de l’Azaouad-CMA et associés, la France et quelques dignitaires égarés prônent une mise en œuvre dans son état. Un Accord dont le contenu n’a pas été rendu public, même l’ancienne législature n’a pas donné son avis sur la viabilité de cet Accord. Il n’a encore pas été discuté au Conseil des ministres et pourtant c’est le peuple, le pays tout entier qui y est engagé.

Ce n’est pas pour rien que des associations de la société civile, comme ‘’Le front du refus de ‘’l’Accord pour paix’’, s’organisent pour s’opposer à sa mise en œuvre. Tous ont compris qu’il faut aller à la vitesse supérieure. L’Accord pour la paix est-elle devenue l’Accord pour la haine’’ ? Tout accord qui prend ses racines dans la discrimination entre les peuples concernés, de la partition du pays, ne mérite pas d’être exécuté dans ces conditions.

Que l’Accord pour paix soit remis à table, ensemble avec les signataires, pour apporter le correctif nécessaire qui fait preuve d’équilibre. Si toutes les parties prenantes sont pour l’unité, l’intégrité territoriale, le développement équitable pour toutes les régions, alors il n’y a pas de quoi s’opposer à cette relecture.

Sinon, moins de 10 % de la population des zones du nord ne peuvent pas demander ou vouloir quelque chose pour la zone en ignorant les 90 autres %.

Pourquoi cet empressement de notre partenaire dit principal pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix ? Y’a-t-il un complot qui ne dit pas son non ?

Drissa T. SANGARE
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