Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali de 2002 à 2006, et Serge Michailof, le chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) exposent la nécessité cruciale, pour l’État malien, de se rénover, alors que s’ouvre le sommet de N’Djamena en présence d’Emmanuel Macron.
Après huit ans de lutte, au moment où se tient à N’Djamena la conférence des cinq pays du G5 en présence du président Macron, il est souhaitable de faire le point sur notre action au Mali. Cette fin d’année 2020 et le début de 2021 ont été particulièrement meurtriers. En une semaine, cinq de nos soldats ont été victimes de mines artisanales. Une centaine de villageois ont été assassinés le 3 janvier au Niger à la frontière du Mali. Enfin une attaque le 9 janvier par un véhicule suicide a fait six blessés graves parmi nos soldats. Ce triste bilan nous rappelle que la situation dans ce pays n’a cessé de se détériorer depuis 2015 et que l’ennemi maîtrise désormais les techniques de la guérilla qui ont durement éprouvé l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Certes, l’opération Éclipse, conduite conjointement du 2 au 20 janvier dans la zone des trois frontières par l’armée française et l’armée malienne, s’est traduite par des succès tactiques. Mais ces succès militaires ne peuvent renverser