Pour le président du parti YELEMA, le Changement, il faut, dans un premier temps, travailler à assurer plus de transparence dans les nominations de responsables et sur dans les attributions des marchés publics. Ce qui va aider à endiguer le fléau de la corruption et de la mauvaise gouvernance.
« Quand je dis marchés publics, c’est depuis la base, les communes, les mairies jusqu’au niveau de l’Etat. Il s’agit par exemple de simplifier et d’utiliser mieux les nouvelles technologies pour faciliter les démarches administratives de nos concitoyens. D’abord, transparence et meilleur contrôle sur les désignations, les nominations de nos responsables publics mais aussi les attributions des marchés publics » a-t-il expliqué
Pour la transparence, le leader du parti du changement, non moins ancien Premier ministre estime que nous devons créer des commissions sur l’ensemble de ces nominations et désignations à des postes de responsabilité. « Mais ce que nous ne faisons pas généralement, on sait que les commissions sont souvent composées des acteurs du pouvoir de niveau de décision, donc ce sont les mêmes qui doivent désigner, qui choisissent, ce qui fait qu’il y a moins de contrôle, moins de transparence. C’est pourquoi, je pense qu’il est indispensable que dans toutes les commissions, que nous mettons en place, pour désigner et pour attribuer les marchés publics, que nous mettions l’opposition politique dans ces commissions et la société civile »
Et de détailler que par exemple, dans une mairie, si l’on veut donner un marché de construction de salles de classes, il y a une opposition politique à la mairie, il y a aussi une société civile dans la commune. Il faut donc les mettre dans la commission et faire en sorte qu’ils aient le regard sur ces attributions. « Si l’on doit nommer un directeur d’hôpital par le ministère de la santé, on crée une commission, mettons l’opposition politique dans cette commission pour juste s’assurer que c’est transparent et mettons aussi la société civile. Je pense que quand on systématisera cela, on fera en sorte que la transparence soit une réalité dans nos nominations et dans nos attributions de marchés publics. Souvent, les nominations sont trop sujettes à corruption et, quand quelqu’un est nommé, il a recours à des pratiques malsaines ou de mauvaise gouvernance. Et la personne, forcément dans son mandat, sera un grand acteur de la corruption ».
Simplifier les procédures administratives et de passation des marchés
Et l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako d’expliquer ses idées. « Deuxième élément, simplifions et rendons toutes les informations sur les procédures administratives accessibles aux populations, en utilisant les nouvelles technologies.
D’abord simplifions, la corruption se nourrit aussi de la complexité des procédures. Les populations ne sachant pas, qu’est-ce qu’il faut faire, quel service contacter, quel démarche engager, mais forcément, elles sont plus sensibles à payer un peu d’argent pour accélérer les choses. Il faut simplifier les procédures, les réduire, là où une procédure est à 4 étapes, ramenons-là à 2, là où c’est à 5 étapes, ramenons les choses à 3 étapes. On peut le faire. J’ai été maire d’une commune, j’ai simplifié beaucoup de procédures et j’ai rendu les procédures accessibles aux populations.
La deuxième étape, c’est que les populations sachent ce qu’elles ont à faire quand elles viennent dans une mairie, quand elles vont dans un commissariat de police, quand elles vont à l’école, quand elles vont dans une formation sanitaire, dans un service public pour quelque raison que ce soit, qu’elles sachent à l’avance, quelles sont les démarches à faire et quels sont les prix qu’elles doivent payer ».
Et d’assurer que cela va diminuer de manière significative la corruption. Et Moussa Mara d’indiquer que «les nouvelles technologies nous offrent l’occasion de pouvoir vulgariser les procédures simplifiés aux populations. La plupart des Maliens, aujourd’hui, ont un téléphone. Si nous faisons en sorte que par le téléphone, quelqu’un puisse savoir que demain, il a besoin d’aller à la justice, quels sont les procédures qu’elle doit suivre, si la personne a ça sur son téléphone, je pense que ça va beaucoup simplifier les choses et si, en plus, on a l’intelligence de rendre les procédures orales, et même dans les langues nationales, tout le monde peut comprendre qu’est-ce qu’il doit faire, partout sur le territoire et au niveau de tous les services administratifs. Nous devons nous donner un temps pour que l’ensemble des procédures soient accessibles aux populations, avant qu’elles ne les engagent. Que les gens sachent combien de temps telle démarche prend et combien nous avons à payer. Nous allons pouvoir diminuer de manière significative la petite corruption dont souffrent les citoyens », a-t-il relevé.
Informatiser les structures
Pour le leader du parti YELEMA, l’étape suivante, c’est d’informatiser les structures, c’est-à-dire faire ces démarches sans se déplacer. « Qu’on puisse utiliser son téléphone pour faire la demande de sa carte d’identité afin qu’elle puisse être traitée sans qu’on se déplace, ça c’est l’étape ultime et au Mali, nous devrons aller dans ce sens ».
Pour lui, il faut que, dans un délai d’une dizaine d’années, l’essentiel de ce que l’administration doit donner aux populations, qu’on puisse le faire de manière électronique sans se déplacer. « La corruption c’est aussi parce qu’il y a un contact physique et s’il n y a pas de contact physique, je pense qu’il n y a pas de source de corruption et en plus, quand les démarches sont électroniques, il y a plus de contrôle des agents, les dossiers qui sont envoyés, les supérieurs peuvent le savoir et si les dossiers restent longtemps auprès d’un agent pour une raison quelconque, les supérieurs peuvent le savoir et ensuite obliger l’agent à travailler ou le sanctionner. Tout ça ce n’est pas de la science-fiction, c’est possible. D’autres pays africains l’expérimentent »,
Avant d’assurer qu’il faut que l’administration puisse aller dans ce sens au Mali pour faciliter la vie aux Maliens, pour faire en sorte que les gens puissent avoir accès aux documents administratifs, aux prestations administratives sans avoir à payer, à perdre du temps et finalement désespérer de l’administration. « Ce sont là quelques suggestions que je voudrais faire pour rendre l’administration efficace et aider les Maliens à être les fervents supporters de notre administration et de notre Etat, c’est tout à fait possible », a-t-il conclu.
Abréhima GNISSAMA