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Relations commerciales entre le Maroc et le Mali : Un déséquilibre financier de plus de 46 milliards FCFA en faveur du Royaume chérifien
Publié le mercredi 17 fevrier 2021  |  LE Wagadu
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Les exportateurs marocains s’apprêtent à lancer une vaste offensive économique sur le Mali. C’est tout le sens de la journée d’échange organisée par l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) le 6 janvier dernier afin de s’enquérir des opportunités d’affaires qu’offre le marché malien.
Le volume global des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint en 2016, 850,5 millions dhs*, soit plus de 125 milliards de FCFA. C’est ce que rapporte la presse marocaine qui cite l’Office des changes du royaume chérifien. Ces chiffres sont en hausse depuis quelques années passant de 306,3 millions de DH en 2012 soit plus de 18 milliards FCFA à 850,5 millions en 2016 (plus de 125 milliards de FCFA). Ils sont marqués par un net excédent commercial de 771,9 millions de DH (plus de 46 milliards de FCFA) à la fin 2016 en faveur du Maroc.

Selon la presse marocaine, les principaux produits marocains exportés vers le Mali sont les fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité (plus de 8 milliards de FCFA), les chaussures (plus de 6 milliards de FCFA) ; les peintures, vernis et mastics (plus de 2 milliards de FCFA) ; les poissons frais, salés, séchés ou fumés (plus 1,6 milliard de FCFA) ; les appareils pour la coupure ou la connexion des circuits électriques et résistances (plus de 2,4 milliards de FCFA) ; la pomme de terre (plus 1,2 milliard de FCFA) ; les préparations et conserves de poissons et crustacés (1,2 milliard de FCFA).

Autres produits d’exportations marocains vers le Mali : les accessoires de tuyauterie et construction métallique (plus d’un milliard de FCFA) ; les préparations à base de sucre (plus de 714 millions de FCFA), les sièges, meubles, matelas et articles d’éclairage (945 millions) ; les préparations alimentaires diverses (plus de 515 millions) ; les voitures utilitaires (plus de 2 milliards de FCFA), les jus de fruits et de légumes (605 millions FCA) ; les médicaments et autres produits pharmaceutiques (plus de 351 millions de FCFA) ; les vêtements confectionnés (plus de 672 millions de FCFA) ; les groupes électrogènes et convertisseurs rotatifs électriques (575 millions de FCA). À cela s’ajoutent les banques et la téléphonie mobile.

Dans le but de s’enquérir des opportunités d’affaires qu’offre le marché malien, l’Association marocaine des exportateurs l’ASMEX a organisé une journée d’échange sur le Mali, le 6 janvier dernier. La presse marocaine rapporte qu’il est ressorti de cette journée que les principales opportunités de business au Mali se concentrent dans le secteur de l’élevage et du bétail.

«Que ce soit le secteur de la viande, des aliments de bétail ou le secteur laitier, le BTP, la bioénergie… tous pourraient être porteurs pour les exportateurs marocains», affirme Philippe Cordier, fondateur de Ceemo, spécialisée dans le conseil et les services opérationnels en Afrique de l’Ouest, sur le leseco.ma.

«Les échanges commerciaux entre le Mali et le Maroc» sont très déséquilibrés, juge Diadié dit Amadou Sankaré

Les échanges commerciaux entre le Mali et le Maroc sont en faveur du royaume chérifien. Les principales importations du royaume, en provenance du Mali, concernent des fruits, tels que les melons ou les citrons, à hauteur de 3 millions de dollars. Ce qui reste très dérisoire au regard des potentialités qu’offrent le Mali.

Ce qui a fait dire à Diadié dit Amadou Sankaré, président autoproclamé du Conseil national du patronat (CNPM), le samedi 6 février, devant les membres de l’Association malienne des exportateurs de fruits et légumes (AMELEF), que les échanges commerciaux entre le Mali et le Maroc sont très déséquilibrés.

Le déséquilibre commercial en faveur du Maroc va crescendo. Puisque l’Etat malien n’a jusqu’ici pas encore mesuré les enjeux de la situation. Sinon comment comprendre que les camions marocains retournent vides du Mali après avoir livré les produits. Comment aussi ne pas imposer un protectionnisme sur certains produits locaux ne serait-ce qu’un temps ? Un protectionnisme opéré par tous les pays du monde.

À cette absence de vision stratégique de l’Etat, s’ajoute l’incapacité du secteur privé malien à suivre la nouvelle dynamique d’innovation. Très déstructuré et mal organisé, le secteur privé reste mal préparé pour faire face aux défis de la compétitivité. Il doit pourtant s’adapter aux exigences du marché s’il veut jouer un rôle moteur dans l’économie du Mali. Pour cela, il doit, dès à présent, nouer des partenariats avec les opérateurs économiques marocains afin de faciliter le transfert de compétence.

*1 Dirham marocain égal 60,59 Francs CFA.

Abdrahamane SISSOKO

Abdrahamanes04@gmail.com
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