Selon un rapport du Système des Nations Unies au Mali, sous la Coordination du Fonds des Nations unies pour la population au Mali (FNUAP), publié en mai 2020, les violences basées sur le genre (VBG) ont un rapport avec la Covid-19.
«Une femme sur trois dans le monde doit affronter de la violence physique ou sexuelle venant principalement d’un partenaire intime», selon l’ONU-Femmes qui souligne que «la violence contre les femmes et les filles constitue une violation des droits humains».
Cette violence à l’égard des femmes et des filles s’est accrue depuis l’apparition du nouveau Coronavirus. C’est que souligne l’organisme onusien chargé des femmes selon qui, «les données et les rapports provenant de ceux évoluant en première ligne montrent que tous les types de violence contre les femmes et les filles, et surtout la violence domestique, se sont accrus».
Au Mali, les chiffres sur les violences basées sur le genre (VBG) sont alarmants. Dans un rapport intitulé «Étude sur l’impact du COVID 19 sur les Violences Basées sur le Genre au Mali», daté du mois de mai 2020, le Fonds des Nations unies pour la population au Mali (FNUAP) parle d’un phénomène «très répandu, systémique et culturellement ancré dans le pays». Dans ce document de 20 pages, l’organisme onusien fait un lien entre les VBG et la Covid-19.
Selon le Système de gestion d’information liée aux violences basées sur le genre (GBVIMS) mis en place par le FNUAP, de janvier à avril 2020, 1199 cas de VBG ont été enregistrés dont 359 à Bamako seulement. «Ces données démontrent une augmentation de 11% comparées à celles enregistrées à la même période l’année dernière. 36% de ces cas sont des cas de violences sexuelles, 19% d’agression physique, 16% de déni de ressources, 21% violences psychologiques, 8% de mariages précoces. 97% de ces cas ont été signalés par des femmes, dont 48% par des filles de moins de 18 ans», précise l’organisme onusien au Mali sur son site Internet.
«La Covid-19 a aggravé une situation alarmante» selon Amadou Maïga
Le taux initial de prévalence de VBG pourrait connaître une augmentation de 49% de plus, assure le FNUAP. Selon le rapport de l’organisme onusien, l’inactivité ou le manque de revenu est aussi identifié comme facteur occasionnant des VBG dans le contexte malien. À cela s’ajoute la fermeture des bars, des boîtes de nuit et des écoles.
La pandémie de Covid-19 est un facteur aggravant des VBG. Car, selon Amadou Maïga, juriste à l’ONG Wildaf-Mali, un réseau d’associations et d’ONG de promotion et de protection des droits des femmes au Mali, la Covid-19 vient aggraver une situation alarmante sans toutefois faire un lien entre les deux phénomènes. Puisqu’il a affirmé qu’il n’a pas fait une étude sur la question. Il reconnaît que son organisation a malheureusement reçu beaucoup de demandes d’appui aux divorces.
En matière économique, selon une enquête menée par l’ONU Femmes Mali (UNW, 2020) sur les effets socio-économiques du COVID-19, la pandémie signifie pour les femmes : “Chiffres d’affaires réduits de 50% à 100%”, “Interruption de revenu”, “Pas de client”, “Arrêt d’activités génératrices de revenus”, “Pertes”, “Marchés réduits”.
Faut-il rappeler que selon une enquête de l’INSTAT datée de février 2018, les femmes gagnent moins, épargnent moins, occupent des emplois moins sûrs et exercent 78% de leurs activités dans le secteur informel.
«Pour gagner leur vie, les femmes dépendent souvent de l’espace public et des interactions sociales qui sont désormais restreintes pour contenir la propagation du virus», souligne le rapport du FNUAP.