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Mahmoud Dicko : « On ne demande pas à la transition de refaire le Mali… »
Publié le jeudi 18 fevrier 2021  |  Le Pays
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de remise de trophée "personnalité de l`année" à l`imam Mahamoud Dicko
Bamako, le 07 novembre 2020 Le forum Libre, une organisation de la société civile a décerné le titre de « Personnalité de l’année 2020 » à l’imam Mahmoud Dicko
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Après son manifeste sur la situation critique que vit le Mali, l’Iman Mahmoud Dicko était sur le plateau de la plateforme Mali-online en début de semaine. Il a donné les motivations qui l’ont conduit à sortir de son silence à travers ce document.

Après s’être retourné dans la mosquée, à la grande surprise de tous, l’Imam est réapparu, en début de mois de février, avec un manifeste qui appelle les Maliens à se mettre ensemble pour sauver le pays.

Interrogé sur la question, l’imam a indiqué que c’était « un cri de cœur » face à la situation critique du Mali. Selon lui, malgré le coup d’État, la situation du Mali reste encore critique. « Cette transition devait permettre aux Maliens de se réconcilier et de réconcilier l’armée à son peuple » a-t-il regretté. A ses dires, cet échec continue de faire un grand malaise au sein de la classe politique, qu’il faille résoudre urgemment.

Pour cela, il trouve qu’il faut un dépassement de soi, un sursaut national et une réorganisation structurelle pour ne pas être butté à nouveau, à quelque chose qui puisse être fatale pour le Mali.

Selon lui, on ne peut pas aller aux élections dans un contexte où le tissu social est abimé, les forces politiques divisées : « on va faire cette élection pour avoir quel genre de régime qui peut faire face à ces nombreux défis » s’est-t-il posé la question.

Dicko a profité de ce créneau pour lever l’équivoque sur ses prises de positions. « Je ne suis complaisant avec personne », a-t-il indiqué avant d’expliquer « si j’ai gardé le silence, c’est parce que j’observais ».

Selon lui, il était retourné dans la mosquée, un lieu d’où il tire toute sa légitimité pour encore réfléchir. « J’y étais retourné pour aller réfléchir, méditer sur le sort de mon pays. Ça me préoccupe de voir les gens qui vivent des situations de précarité. Je ne peux pas me taire éternellement » a-t-il indiqué.

Donc, pour lui, ce manifeste a permis d’extérioriser ses sentiments : « j’ai emmagasiné beaucoup de choses que j’ai eu besoin de partager avec mes compatriotes » a-t-il indiqué.

Par contre, il a tenu à lever l’équivoque sur ce qu’on qualifie de « similitude » entre son manifeste et l’Ayatollah Iranien « on n’a pas la même école, on n’a pas la même pensée, on n’a pas la même vision. Ce document, je l’ai appelé manifeste, sinon c’est un cri de cœur », a-t-il insisté.

Par ailleurs, l’imam a précisé qu’il n’a pas d’autres prétentions : « Je ne peux pas faire un chef d’État, je n’ai pas le pouvoir de défaire un chef d’État » a-t-il indiqué, avant d’ajouter que : « ce n’est pas ma vocation d’être un Président, je suis un imam, c’est ce que je sais faire et je vais rester Iman inchallah ».

Sur la question du retour de la paix au Mali, Iman Dicko indique qu’on ne doit pas conditionner le retour de paix au dialogue avec Kouffa et Iyad, car selon lui, ceux-ci ne sont que deux parmi 20 millions de Maliens.

Selon lui, aucun regroupement, à lui seul, ne pas sortir le Mali de la crise, ni le M5, ni l’armée, ni l’autorité de transition « la situation exige que toutes les forces patriotiques du pays se mettent ensemble autour d’un pacte républicain qui met le Mali au-dessus de tout », a-t-il sollicité

Il invite les autorités de la transition, « on ne demande pas à la transition de refaire le Mali, mais la transition a la capacité d’être humble, de tendre la main à tous les enfants de ce pays en acceptant de parler avec tout le monde, et de créer les conditions pour que les Maliens se parlent ».

Issa Djiguiba

Source : LE PAYS
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