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Imam Mahmoud Dicko : En désaccord avec la transition
Publié le jeudi 18 fevrier 2021  |  Le credo
Concertations
© aBamako.com par AS
Concertations nationales sur la gestion de la transition
Bamako, le 10 septembre 2020 Le président du CNSP Assini Goita a présidé l`ouverture des travaux sur les concertations nationales au CICIB
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Le Mali est dans une situation qui n’est pas tellement souhaitable même si on n’est pas dans le gouffre‘’ dixit l’imam Mahmoud Dicko sur les antennes de France 24.




Dans une interview sur France 24, l’imam parle de la situation actuelle du pays, les enjeux des élections à venir, le coup d’Etat des 18 aoûts derniers, la négociation avec les groupes armés etc. Après avoir publié un manifeste pour la refondation du Mali en rompant son silence depuis plusieurs mois, l’imam de Badalabougou se prononce sur l’actualité pour la 2ème fois en deux (2) semaines.

Pour l’imam de Badalabougou, leMali est dans une situation qui n’est pas tellement souhaitable même si on n’est pas dans le gouffre. ‘’Je pense aujourd’hui pour quelqu’un qui est un observateur abusé, nous devons vraiment faire en sorte que la situation ne puisse pas perdurée de la même manière. C’est pour cela j’ai publié ce manifeste pour faire un appel de nos concitoyens pour qu’on puisse se mettre ensemble tous parce que seul uni, on peut vraiment relever les défis qui sont devant le peuple malien’’ a dit l’imam Dicko.



Élections à venir

Dans peu de temps, peut-être que la communauté internationale va nous demander d’aller à des élections. ‘’ Nous allons à élections pendant que le tissu social est complètement abimé et que les forces politiques sont dispersées. Je pense que la situation mérite qu’on se mette ensemble pour voir ce qu’il faut faire avant à des futures élections’’ a déploré l’imam Dicko et continue que c’est la situation qui nous amène dans l’impasse parce que le coup d’Etat devrait être un moment, une occasion pour sceller une réconciliation entre l’armée et le peuple malien mais malheureusement, il faut le constater avec beaucoup de difficultés qui ont eu comme haut et bas dans cette situation à faire en sorte qu’il y a des méfiances des parts et d’autres entre cette armée qui est républicaine qui appartient au peuple et une grande partie de la classe politique malienne. ‘’Nous devons restaurer cette confiance. On ne peut pas faire une refondation de notre pays si on ne refonde pas l’armée malienne, la moralisation et la réconciliation entre l’armée et le peuple et la restauration entre l’armée et son peuple. C’est à partir de cela que nous pouvons que nous pouvons ensemble bâtir quelque chose salutaire pour l’avenir du Mali’’ a laissé entendre M. Dicko et ajoute qu’il ne parlera pas de calendrier des élections mais les conditions dans lesquelles nous arrivons à ces élections.’’ Ce sont ces conditions qu’il faut changer pas le calendrier. Je n’ai jamais parlé du calendrier. Je pense que si on va à des élections dans cette situation, ça va être difficile et ça, je le maintiens’’ a-t-il souhaité.

Coup d’Etat du 18 Août dernier

Je ne parlerai d’erreurs ou du coup d’Etat, ce coup a été fait et c’est derrière nous. Pour le parrain de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants (CMAS) de l’imam Mahmoud Dicko l’essentiel est de se mettre ensemble pour ne plus tomber dans les erreurs passées, c’est pour cela que j’ai fait ce manifeste et il fallait le faire pour alerter l’opinion nationale voire internationale. ‘’ Nous sommes dans un monde changeant avec un nouvel ordre mondial qui dessine à l’horizon. Nous avons des partenaires qui ont des enjeux électoraux comme nous en 2022’’ a expliqué l’imam et annonce qu’il est temps que le peuple malien prenne son destin en main et que nous-mêmes, nous agissons par nous pour nous pour en trouver une solution.

Négociation avec les groupes armés

Je ne sais pas ce que la France dit et souhaite, elle est un pays souverain et je respecte son opinion mais je pense qu’au Mali nous sommes une situation où le bon sens nous oblige à chercher une solution. Selon toujours lui, si on ne peut pas par le bout des armes arriver à bout de ces gens-là, ceux qui nous aident aujourd’hui sont dans l’impasse. ‘’On n’arrive pas à les vaincre militairement, on ne parle pas avec eux, on ne discute pas eux et comment on peut accepter d’installer le pays dans une guerre infinie mais le bon sens ne peut pas accepter ça’’ a dit l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali et c’est pour cela à un certain niveau le peuple doit se mettre ensemble pour dire qu’on veut. ‘’ Vous ne pouvez pas nous dire de ne pas parler avec ces gens et militairement on n’arrive pas à bout de ces gens-là. Ceux qui nous aident, n’y arrivent pas et vous ne voulez pas qu’on parle avec eux. Ça veut dire qu’on va rester dans une guerre infinie’’ a-t-il dit avec un regret senti sur son visage et continue qu’ un peuple avec tous les défis qui nous assignent avec tous les problèmes que le Mali a aujourd’hui et si on doit s’installer dans une guerre infinie alors là, c’est la République qui en péril. ‘’ Les acteurs sont nombreux. Les problèmes entre les différentes communautés sont là qui nous assignent et préoccupent plus qu’eux toute autre chose. Les gens qui ont pendant des siècles, des millénaires entre-déchirent. C’est vraiment l’avenir de la Nation qui est en péril. Quand les communautés de cette Nation entre-tuent’’ a-t-ii regretté. Il préconise qu’il faut vraiment trouver une solution. Il faut parler avec eux ces acteurs qui sont sur le terrain. ‘’Je pense que ce n’est pas au-dessus de nos moyens. Je ne suis qu’un individu, ce n’est pas moi mais c’est le peuple malien qui se décidera de qui doit faire quoi mais il faut qu’on se mette ensemble pour définir cela’’ a expliqué l’imam de Badalabougou et précise qu’il n’a pas d’agenda caché, pas d’ambition personnelle. ‘’Je ne suis pas quelqu’un de partisan. Ce qui me préoccupe aujourd’hui c’est le sort de mon peuple, de mon pays de ces milliers de la misère noire qui sont dans de situations difficile de précarité qu’on ne peut pas expliquer aujourd’hui. Ils n’ont pas accès à l’eau potable, la santé et l’éducation’’ a-t-il dit. L’imam Dicko déplore qu’il y ait des milliers de village qui n’ont pas d’école mais quel agenda cherche-t-on quand on a un peuple comme ça et on n’arrive pas à trouver une solution. ‘’Je suis un citoyen libre de ce pays. Si j’ai un agenda, je n’ai pas besoin de le cacher. C’est le peuple malien qui décidera de qu’est-ce qu’il veut. Ce n’est pas l’imam Dicko qui va imposer’’ a-t-il laissé entendre. L’imam annonce qu’il a beaucoup de respect pour mon grand frère ancien président Ibrahim Boubacar Keita qu’il aime beaucoup et d’estime. Il a dit sa pensée et la respecte. ‘’ C’est un droit pour lui de me critiquer ou de penser ce qu’il veut mais je crois qu’il me connait mieux que beaucoup de gens’’ a-t-il révélé. ‘’ Si j’avais cet agenda alors je ne t’ai pas obligé de transformer les mosquées en quartier général (QG) pour lui qui n’a pas de projets de société islamique mais maintenant il est libre de penser ce qu’il veut’’ a-t-il rappelé. Quant à lui, être proche de l’Arabie Saoudite ne veut pas dire il faut transformer pour en faire autre chose tant que les Maliens même ne décident pas.

‘’Le Mali est une grande une Nation qui a un grand peuple mais aujourd’hui nous sommes dans des difficultés. Il faut savoir que nous avons les ressources pour arriver à bout. J’aime à le dire si on interroge le génie malien, il nous sortira la solution pour trouver la voie. Les actes que je préconise ne peuvent pas être concrétisés seul donc c’est avec le peuple malien que les autorités doivent travailler main dans la main pour y arriver. C’est ensemble que nous allons faire ce chemin. Si j’ai des idées, je les partagerai avec le peuple afin de toujours montrer le chemin de sortie’’ a-t-il conclu.

Issa Maiga

Source : Le Credo
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