Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le régime de la publicité au Mali, le Réseau des Agences de Communication en abrégé le RAC, un regroupement de plus d'une soixantaine d'agences est monté au créneau pour dénoncer le contenu discriminatoire ou de favoritisme de cette loi en appelant à son harmonisation par rapport aux règles de l'OHADA. Tel était l'objectif d'un point de presse qu'il a organisé samedi 14 février à la Maison de la Presse animé par Laye Diakité junior et Moussa Coulibaly tous membres du RAC.
« La publicité pouvant être assimilée à un moyen d'information, le principe de la liberté d'expression et de création la concerne directement; par sa dimension commerciale, elle est également concernée par la liberté du commerce et de l’industrie (la liberté d'entreprendre). L'activité publicitaire est donc soumise à un ensemble de réglementation qui concerne soit le support (réglementation de l'affichage où de la publicité télévisuelle), soit les produits (alcool, tabac, médicaments) soit les cibles visées (enfants), soit les argumentaires eux-mêmes (protection contre toute discrimination, interdiction de la publicité mensongère). La perspective est alors de protéger le consommateur mais également l'espace public et désormais le citoyen. L’affichage est régi par la loi qui veille particulièrement au respect de l'environnement et des sites protégés (en précisant les zones géographiques d'implantation, la nature des emplacements et les dispositifs d'affichage). S’agissant du support télévisuel et de la radio, la Haute Autorité de la Communication veille au grain. Pour la presse, la réglementation est liée à la répartition des recettes suivant la loi sur la presse et délit de presse. Internet ne peut faire l'objet de restriction de cette nature en raison de son fonctionnement même et de son dispositif technique.
Or la présente loi sur le régime de la publicité fait de la publicité une activité réglementée soumettant son exercice à une autorisation préalable (agrément). Elle n'apporte rien de nouveau dans la protection du consommateur et de l'espace public que la défense d'intérêts privés » dit le communiqué de presse.
Poursuivant dans le communiqué de presse, « les professionnels que nous sommes, s'attendaient à une co-régulation à défaut d'une autorégulation de la publicité, nous nous retrouvons face à la prise en otage de ce vaste secteur de la communication par une poignée d'agences en perte de parts de marché. »
Face à cette situation, le Réseau des Agences de Communication en abrégé le RAC dit non à cette loi qu'il qualifie de liberticide, qui constitue à tout point de vue une grave atteinte portée à la liberté d'entreprendre, de Communication, d'information et de création. Il se dit favorable à la loi pour une régulation de la publicité dans le seul but de protection du citoyen, au libre exercice de la communication pour encourager l'entrepreneuriat des jeunes qui s'y investissent en qualité et quantité avec peu de moyens.
Dans son exposé, le conférencier Laye Diakité junior a fait savoir que la loi sur le régime de la publicité a été adoptée à la surprise générale de la majeure partie du secteur au service de 55 agences sur les 400 agences que compte notre pays.
« Nous ne sommes pas contre la loi, mais seulement nous voulons l'allègement des choses, car celui qui n'a pas un million de chiffre d'affaire par mois, comment ce dernier peut donner 1 million pour avoir l'agrément. Nous ne sommes pas contre la régulation du secteur mais nous voulons son harmonisation par rapport aux règles de l'OHADA. » A-t-il déclaré.
Outre ce point de presse, le RAC compte utiliser tous les moyens légaux à travers des actions de sensibilisation et même judiciaires pour se faire entendre.
Mamadou Nimaga