Tout est encore possible, pourvu qu’on y croit et qu’on s’y mette à temps. Le vrai problème de notre société est la fuite de responsabilité. Plus personne n’est encore responsable, plus personne ne veut encore assumer sa part de responsabilité. Si chacun pouvait, tant soit peu s’assumer, notre monde serait meilleur…. et le peuple dont chacun se réclame se porterait davantage mieux.
Pour la stabilité du pays face à la recrudescence de l’insécurité et aux risques imminents de partition, le Mali aura besoin à l’horizon 2022-2023 d’un homme d’Etat fort, qui peut prendre des décisions courageuses qui heurtent les esprits, bouleversent les habitudes établies.
Dans un tel contexte d’incertitude, notre pays, qui regorge de cadres compétents et patriotes, a besoin d’un vaste rassemblement socio-politique divers bâti autour de quelqu’un qui a de l’appétit pour les responsabilités ; la volonté d’investir du temps et des efforts dans l’accomplissement de la mission nationale qui lui sera confiée ; une capacité à mobiliser les énergies autour de lui, une grande flexibilité intellectuelle et émotionnelle.
La force de gagner les élections prochaines, pour une seule formation politique est minime, sinon quasi nulle, même pour des formations politiques structurées et largement implantées à travers le pays, comme l’Adema-Pasj, l’Urd ou le RPM. C’est une plateforme forte et vertueuse à construire sur le courage et la foi de ses adhérents, du plus profond d’eux-mêmes.
Pour ce faire, les maliens partageant la même vison du développement et les mêmes valeurs politiques doivent se donner un leader qui soit charismatique, rassembleur, visionnaire et capable d’engager des débats idéologiques, car un combat politique sans fondement idéologique est fade et voué d’avance à l’échec. Il faut éviter de mettre tous les maliens dans le même sac, parce que tout simplement nous ne défendons pas les mêmes valeurs et ne provenons pas des mêmes milieux.
Nous avons besoin d’un homme ou d’une femme coopératif. Un leader qui a compris que le succès ne doit pas être un gros gâteau qu’il faut s’empresser de dévorer avant que les autres ne viennent à la table, qui doit savoir, qu’à plusieurs, il est même possible de préparer de nouveaux gâteaux, meilleurs, plus gros, plus inédits, plus savoureux que ceux qu’il aurait pu faire tout seul. Il doit savoir être suffisamment souple pour travailler avec des personnes qui lui ressemblent peu et de prendre généralement autant de plaisir à préparer le succès en cuisine qu’à le déguster avec ses camarades.
Nous devons être capables de produire un leader actif, talentueux qui peut pousser son équipe à se dépasser pour développer de nouvelles compétences, qui peut donner envie à ses coéquipiers de se battre pour le bien-être des populations qui ont placé leur confiance en lui.
Il nous faut une vraie équipe constituée de vrais guerriers heureux qui ne craignent pas la pression et qui savent distiller de l’enthousiasme parmi leurs partenaires et la peur entre leurs adversaires. Qui savent affronter la pression et les pires épreuves.
Dans ce contexte de brouhaha généralisé, pour construire un leadership d’équipe gagnante, les grands partis politiques structurés comme l’Adema-Pasj ont besoin d’hommes et de femmes ayant l’art de l’écoute active, le souci de comprendre les aspirations des maliens, la manière dont ils pensent, ce qui compte pour eux, leurs références et leurs préférences. Des hommes et des femmes plus convaincants et plus percutants lorsqu’ils doivent faire passer leurs idées (convictions) ou leur vision au cours des échanges.
Parce que le Mali a plus besoin aujourd’hui d’un vrai manager, d’un chef d’entreprise qui incarne de la vertu avec une maitrise des questions sécuritaires, géostratégiques. Il nous faut quelqu’un qui porte une vision claire pour le Mali, les maliens et les partenaires.
Le succès de l’équipe avant les projets personnels
Car sans vision claire, il n’y a pas de résultats probants. Le Mali, en plus des partis politiques, acteurs incontournables dans la gestion de l’Etat, comprend aussi les capitaines d’entreprise qui ont pris le risque d’investir pour créer de la valeur ajoutée, en créant de nouveaux emplois, de la richesse. Personne n’a intérêt à engager le pays dans une nouvelle aventure sans issue. Pour ce faire, les maliens se doivent de se doter de vrais dirigeants qui possèdent une représentation précise des objectifs qu’ils se fixent à eux-mêmes comme à l’ensemble des maliens. Des dirigeants à même de maintenir le cap si la tempête se met à souffler au cours du voyage contre la conquête du pouvoir. Car le voyage pour 2022-2023 ne sera pas une simple promenade de santé, encore moins une sinécure; il sera, par contre, semé d’embûches aussi périlleuses les unes que les autres.
Nous avons besoin pour nous conduire vers 2022-2023, d’hommes et de femmes qui, en plus de la vision, savent identifier nos priorités. Des leaders qui doivent savoir faire la différence entre ce qui est réellement important pour le pays et ce qui demeure secondaire. C’est ce qui fait toute la différence entre les rêveurs ou les plaisantins et les porteurs d’espoir et d’alternatives crédibles. Pour ce faire, ils doivent posséder par ailleurs une stratégie et un plan bien défini pour parvenir à leurs fins.
Nos futurs dirigeants doivent être proactifs, car les vrais leaders politiques agissent. Ils ne doivent pas être dépendants seulement de leur environnement ou de l’action de telle ou telle personne pour s’engager pleinement. Ils ne doivent pas être alimentaires. Ils doivent être capables de s’autodéterminer et de savoir prendre les bonnes décisions. Ils ne doivent pas se réfugier derrière des excuses de façade pour justifier de leur immobilisme face à d’éventuelles crises qui pourront secouer le pays ; la nature ayant horreur du vide. Ils doivent être des gens capables d’initier le changement que ce soit dans leur propre vie comme dans leur travail. Ils doivent être des maliens capables de choisir d’agir plutôt que de réagir. Les meilleurs stratèges nous enseignent que la meilleure façon de se défendre est d’attaquer sans se découvrir.
Nous avons besoin de dirigeants qui ont le sens du gagnant-gagnant, qui possèdent généralement un ego équilibré et qui se montrent par conséquent aptes à faire passer le succès de l’équipe ou du projet avant leur succès personnel. S’ils agissent ainsi, ce n’est pas parce qu’ils feront preuve d’abnégation mais tout simplement parce qu’ils sauront qu’en liant leur succès personnel à celui des autres, ils auront d’autant plus de chances de réaliser leurs ambitions personnelles à l’intérieur de l’intérêt collectif.
Je ne crois pas à un homme providentiel pour mon pays. Je crois plutôt à une équation personnelle, à un leadership d’équipe, à un moment d’opportunité. C’est ce qui se présente à nous aujourd’hui.