La comparution attendue ce jeudi du général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés devant la justice, a tout d’une simple assise de formalité que d’un véritable procès censé faire tomber un verdict digne du nom. La forme va primer sur le fond en ce sens que ce nouveau procès s’ouvre à un moment où aussi bien le ministère public que les victimes semblent avoir déjà enterré leur hache de guerre.
Le sujet n’est plus d’actualité, les priorités sont toutes autres pour la justice malienne, les victimes quant à elles, ont presque fini de sécher leurs larmes à la faveur de leur indemnisation. Telle se résume la situation actuelle de ce procès dans lequel Sanogo, le putschiste de mars 2012 et 12 autres militaires sont accusés de l’assassinat de 21 bérets rouges, contre-putschistes.
Les accusés ayant été tous libérés le 28 janvier 2020 avec des dossiers rangés aux oubliettes pour quelque peu signifier que cette affaire ne connaitrait plus de dénouement, ce nouveau procès s’apparente à une réponse aux défenseurs des droits humains. Il s’agit donc pour la justice malienne de montrer à l’opinion nationale qu’internationale qu’aucune affaire relevant de son domaine ne saurait être tue sans l’organisation d’un procès. La donne actuelle porte donc à croire qu’aucune condamnation ne tomberait au terme de ce procès qui ne devrait pas durer comme l’on devrait s’y attendre. On s’achemine alors vers un règlement à l’amiable dans une audience qui n’est pas forcément censée évoquer les arrangements antérieurs survenus entre les parties.