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Waterloo politique au Mali : Pourquoi Soumaila Cissé a perdu les élections
Publié le jeudi 29 aout 2013  |  Le Matin


© aBamako.com par DR
Activité des partis politiques : Réaction de ADR/FDR (Alliance pour la sauvegarde de la Démocratie et la République) suite à la déclaration du chef de mission d`observation de la francophonie au Mali sur les antennes de RFI.
Lundi 29 juillet 2013. Bamako, siège de l`ADEMA. les leaders de ADR/FDR (Alliance pour la sauvegarde de la Démocratie et la République) se sont réunis pour dénoncer l`attitude du chef de mission de la mission d`observation de la francophonie au Mali, l`ancien ministre des affaires étrangères de la Mauritanie Ahmedou Ould Abdallah . Photo : Soumaïla Cissé.


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Des causes, lointaines et proches, des manques de discernement et une dose de manque de courage ou de décision ont conduit le candidat de l’Urd de l’élection présidentielle 2013 à la conclusion : pas de match. Un vrai Waterloo.

28 candidats au départ, si, le cheval Dramé a couru et gagné des voix ! et un à l’arrivée. Les 4 premiers ont en commun d’être des vieux chevaux de retour ; donc les Maliens ont décidé du non changement- pourvu qu’ils ne se plaignent pas après ! Mais détail de taille : le carré d’As est composé de trois Fdr et c’est le seul non Fdr qui a gagné au finish. Et face à qui ? A une écurie qui comptait 120 députés sur 147. Un hasard ? Difficile à croire !

Quel est donc le secret d’une telle déroute- passé d’éléphant à souris en un clin d’œil- Des causes lointaines et immédiates existent et la personnalité de « Soumi champion » et surtout des erreurs commises. Force est de croire que l’étiquette Fdr aura été l’une des principales causes de la désaffection que les Maliens ont montré à l’égard de Soumaila et des autres Fdr ; regroupement qui est venu à la course avec une année lumière d’avance sur les autres. Ils étaient sûrs d’eux-mêmes comme le lièvre l’était face à la tortue. L’objectivité oblige à croire que le Fdr a fini par puer au nez des Maliens et il aura été le piège qui a permis à l’Adema de piéger « Soumi » et de couper l’herbe sous ses pieds le moment venu. L’Urd était la 2e force dans le Fdr, un Fdr totalement contrôlé et instrumentalisé par l’Adema pour s’en servir et desservir les autres et surtout l’Urd. Il est rigolo de constater aujourd’hui encore que le sigle (Fdr) continue d’exister : pour continuer à piéger des cons ?

Le Fdr a réuni le monde entier au Cicb pour signer une alliance électorale entre ses membres pour le report des voix au second tour. Adema ‘coun ta bi a kono’ : elle était sûre d’aller en finale. La seule question était : contre qui ? Et, en fait, cela ne posait aucun problème à l’Abeille, car elle était sûre de phagocyter les autres et de gagner. Mais l’Adema a échoué et il n’était pas question pour elle de faire triompher Soumaila : des départs et des départs pour au finish appeler à voter pour IBK : au nom de l’appartenance idéologique et une même maison commune, l’Internationale socialiste. En 2002, la même Adema avait trahi « Soumi » au premier tour pour mieux faire gagner ATT…contre IBK ! Il avait eu la rage de sa vie et vociféré en trahi courroucé : « Ceux qui avait promis de mouiller le maillot ne l’on même pas porté » (il n’a rien compris ils avaient porté le maillot de ATT sous le maillot Adema !). Amnésique, Soumaila était allé immédiatement se refugier dans les jupes de…dame Adema. Dix ans durant, l’Urd a servi de boniche (52) docile dans la Ruche histoire de manger les restes. Elle se contentera de cette situation sans jamais broncher. Et pour ajouter la bévue politique à la faute politique, Soumaila est allé demander un poste à ATT pour lui-même (ATT en a parlé publiquement dans les détails comme il sait bien le faire. Il est donc parti dix ans en restant esclave de ATT et en mettant son parti à la merci et de l’Adema et de ATT.

Dix ans après, c’est le même Adema qui vient de trahir et de rouler dans la farine le même Soumaila. Peut-il vraiment croire à la surprise ? Celui qui a trahi, trahira, peut-il valablement dire qu’il ignorait cet adage ? Croyait-il vraiment que les Abeilles étaient capables de tenir l’engagement pris ? Des gens dont le sport favoris est de se trahir dans la famille ? Quel manque de jugeotes !

Partir, c’est mourir un peu

Comble de manque de discernement, Soumaila Cissé, en partant, a confié son parti à un débris, une momie et un homme sans poigne qui avait fui la position de Premier ministre face à l’opposition. Ce faisant, il était sûr de garder sa place au chaud jusqu’à son retour mais l’inconvénient qui en est lié est de taille. En effet, les Maliens connaissent Soumaila Cissé sans vraiment le connaître. Une preuve et une seule qui prouve cette assertion : c’est cette année seulement que les Maliens ont découvert que « Soumi » parlait la langue de Da Monzon Diarra et de Biton Coulibaly. « Dja adja il parle le bambara », pouvait-on entendre à son propos. Incroyable mais à qui la faute ? Dans ces conditions, s’absenter huit longues années est une gageure dont le prix à payer est chère et se paie cash. Que croyait-il ? Qu’il allait venir au dernier moment et tel Zorro, ramasser le gros lot ? Les autres dormaient peut être, serons- nous tenté de demander.

L’on croyait qu’avec la phrase de « Dra » (j’appelle mes électeurs à voter IBK au second tour car nous sommes tous les deux de l’Internationale socialiste) et le départ honteux d’autres du bon côté par opportunisme et bassesse morale, l’on pensait que le Fdr était mort de sa belle mort. Mais à la grande surprise, elle vit encore et il vise encore à rouler dans la farine d’autres « cons ». Au fait, Soumaila ne savait pas l’existence de l’Internationale socialiste et l’appartenance de l’Adema et du Fdr à cette organisation secrète qui gouverne le monde depuis 20 – 30 ans ? Ne savait-il pas que lui Soumaila

et l’Urd n’en faisaient pas partie ? Il le sait au moins maintenant ? L’Urd fait-il encore partie du Fdr ?
Enfin, est-il à l’abri de commettre d’autres erreurs politiques ? Cette question, à notre point de vue, se justifie par la personnalité de « Soumi » telle que nous la voyons. Un homme qui n’a pas assez de cran et d’audace pour affronter les difficultés et prendre les décisions. Il a menacé, durant la campagne, de dire d’où vient la fortune d’IBK. Ou bien il ne fallait pas en parler ou alors il fallait aller au bout et parler sans sommation. Ce dernier l’a terrassé en répliquant du tac au tac : qu’il parle. Et il s’est dégonflé. Même la visite à Sebenikoro avant la proclamation des résultats est une fuite devant la tension, l’adversité et le combat politique. Le monde l’a salué pour cela mais l’on applaudit bien les comédiens et les saltimbanques.

Autre question : va-t-il encore fuir vers un poste juteux à l’extérieur ou alors prendre les rênes de l’Urd, se faire élire député chez lui et mener le combat en chef de file de l’opposition à l’Assemblée nationale et hors de l’Assemblée nationale? Entre ces deux positions, il n’y a pas de choix alternatif et il est obligé d’opter pour l’une ou l’autre des deux solutions. Dans le premier cas, il signe définitivement sa mort politique (car il ne pourra plus venir se présenter au suffrage des Maliens), en optant pour un poste juteux à l’étranger et oubliant le Mali qui lui a tout donné. Dans le second cas, il décide de rendre au Mali une partie de ce que le pays lui a donné, joue la carte de l’abnégation au nom du patriotisme et de la démocratie et conduire l’opposition ; une place non enviable dans un pays sous développé. Et dans ce cas là, il donnera la possibilité à l’Histoire de le retenir comme un grand homme. Plus facile à dire qu’à faire.

Amadou Tall

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