La Conférence régionale des sections du parti Rassemblement Pour le Mali (RPM) de la région de Ségou a eu lieu le 20 février 2021, dans la salle Mérou BA, sous la présidence du Dr Bokary Tréta, président du Bureau politique national. Dans son intervention, le Dr Tréta a indiqué que les militants et responsables du RPM sont restés sur leur faim suite à la présentation du Plan d’Action de la Transition décliné le vendredi 19 février 2021 par le Premier ministre, Moctar Ouane devant le Conseil National de transition (CNT). « Ce Plan d’action n’a ni décliné un chronogramme, ni indiqué une échéance, pour des activités importantes qui relève de l’organisation de toutes ces élections », a-t-il critiqué.
Dans son intervention, Dr Bokary Tréta a déclaré : « Le RPM est un grand parti. Nous sommes fiers de notre parcours. Certes, nous avons trébuché, mais le panier ne s’est pas renversé. Tout ce qui nous arrive dans ce pays, vient du fait que nous avons été loyaux. Nous sommes victimes de notre loyauté, de notre probité. Dans la vie, il faut se battre pour son honneur et sa dignité. On pense que le RPM a beaucoup perdu, mais Dieu merci, le RPM conserve son honneur et sa dignité. Et c’est le plus important. »
Selon le président du RPM, cette conférence du parti se tient dans un contexte particulier pour notre pays. « Nous sommes dans une transition, et la transition a des objectifs. Il y a un certain nombre d’orientations qui sont données. Hier (le vendredi 19 février 2021) seulement à Bamako, au Conseil national de la transition, le Premier ministre, Chef du gouvernement de la transition, a décliné son Plan d’Action. Je souhaite que la conférence puisse en discuter. Parce que notre position (RPM) est qu’une transition politique a pour mission essentielle de travailler à créer les conditions de retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ce que nous attendons de la Transition du Mali, c’est la création des conditions pour organiser des élections », a-t-il ajouté.
Les premières conditions, a-t-il avancé, c’est de ramener la sécurité et la paix. « Et la deuxième condition, c’est pour conduire les réformes politiques et institutionnelles permettant de rénover notre cadre juridique afin d’aller à des élections apaisées, consensuelles et crédibles. Et je souhaite que la présente conférence puisse approfondir les réflexions sur ces questions et lancer un appel aux autorités de la Transition pour qu’elle se hâte dans la mise en œuvre de la feuille de route de la transition »,précise-t-il.
Toutefois, Dr Bokary Tréta rappelle que le gouvernement avait indiqué la consultation référendaire pour le mois de juillet 2021. « Cela suppose que la révision constitutionnelle serait achevée au moins avant la fin du mois de mai pour permettre d’organiser le référendum constitutionnel le mois de juillet. Et si cela était acquis, le gouvernement avait indiqué l’organisation des futures élections communales, locales et régionales au mois de novembre », a-t-il souligné, avant d’inviter les militants et militantes à serrer la ceinture. « Parce que, pour bien organiser les élections communales, locales et régionales au suffrage universel direct, et les élections couplées au mois de novembre, il faut que la préparation démarre dès aujourd’hui. La préparation devrait commencer par la revue des troupes en notre sein. Les comités, les sous-sections, les sections, la fédération, la préparation et les consultations en vue de la constitution des listes de candidats. Et fort heureusement, le nombre de sièges qui serait mis en compétition pour les élections à venir, laisse penser que, l’esprit de consensus prévalant à notre sein, nous allons vraiment faire les meilleurs choix, dans une démarche qui va, pour une fois, plutôt rassembler le parti au lieu de l’utiliser »,a-t-il ajouté.
Parlant de la révision constitutionnelle, le président du RPM a précisé : « Dans un contexte qui est le nôtre ou depuis trois décennies, nous cherchons à réviser la Constitution, si cela doit être posé comme préalable à l’organisation des élections présidentielles, nous devons tous nous dire que le temps va manquer. Et c’est parce que le temps va manquer que nous avions eu de fortes attentes par rapport au Plan d’action du Premier ministre, M. Moctar Ouane. Mais, pour le moment, tout au moins, c’est que nous sommes restés sur notre faim. Ce Plan d’action n’a ni décliné un chronogramme, ni indiqué une échéance, pour des activités importantes qui relèvent de l’organisation de toutes ces élections. Nous voudrons espérer que les débats qui vont s’instaurer au Conseil national de Transition dès lundi, amèneront le gouvernement à bien préciser ses intentions, à dérouler un chronogramme précis, à indiquer des délais concrets pour la mise en œuvre de la Transition. »