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Transition : L’espoir se brise !
Publié le jeudi 25 fevrier 2021  |  Le Pays
Transition
© aBamako.com par AS
Transition malienne : Le Cnsp face à la presse
Bamako, le 16 septembre 2020. Le porte-parole du Cnsp, le colonel Wagué, était face à la presse au lendemain du mini-sommet de la Cedeao sur le Mali, à Accra.
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Au pouvoir depuis maintenant 5 mois, les autorités transitoires, considérées comme sauveuses du bateau Mali au bord du gouffre ont, contrairement aux attentes du peuple, plutôt participé à la consternation du contexte chaotique dans lequel se trouve le peuple. L’espoir se brise et les autorités transitoires suivent, peu à peu, les mêmes traces et sorts que le président déchu, Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
Après trois (3) mois de combativité (juin-juillet-août), de manifestations ; et de luttes inlassables menées par des militants du M5, le régime d’Ibrahim Boubacar Keita a été déchu. Une situation suite à laquelle, les militaires de l’ex-CNSP (comité national pour le salut du peuple) ayant participé au parachèvement de la lutte du peuple ont alors accédé au pouvoir. L’arrivée de ces derniers était, partout dans le pays, aperçue comme l’heure d’un nouveau souffle pour l’ensemble des Maliens. En ce sens que depuis plus de trente ans, les Maliens déplorent l’injustice ; la corruption ; le détournement du denier public ; la mauvaise gouvernance ; le favoritisme dans l’accès aux fonctions publiques et tant d’autres domaines ou faits destructeurs de la nation. Mais, il a fallu se patienter pour constatation du bilan des 5 mois de gestion par les autorités actuelles. Hélas ! Certes, IBK, l’ex-président de la République est parti, mais la situation n’a bougé d’un iota. Parce que les maux d’hier demeurent toujours, et les maladies dues à l’insécurité chronique et à l’expansion du terrorisme qui tuaient hier continuent de tuer partout dans le pays. Et très souvent sous les yeux impuissants de ceux qui se disaient être la solution (militaires au pouvoir). L’analyse de la situation fait dire qu’il n’y a pas de solution pragmatique aux problèmes existants dans le pays pour l’instant, ni de proposition concrète de sortie immédiate du pays dans cette impasse.
Le paradoxe, c’est qu’à la place de ‘’Mali nouveau’’ ou ‘’la refondation du Mali’’ tant envié, les autorités transitoires censées être l’espoir pour le changement, participent à l’enlisement de la situation. L’exemple frappant demeure les opérations de démolition dans la zone aéroportuaire de Bamako. Une situation qui menace des milliers de familles installées à Niamakoro-Diallobougou ; à Faladié ; Sirakoro ; Gouana et autres quartiers du Bamako. Pourtant, il s’agit bien des travaux qui ne font nullement partie des priorités du gouvernement transitoire. La démolition de certaines maisons a d’ailleurs incité les victimes à rejoindre le rang du M5-RFP.
De ce fait, ce mouvement qui a toujours crié à la trahison des militaires gagne, petit à petit, son pari avec le grossissement de son clan par des victimes mécontentes de certains faits du régime en place. Le dernier meeting du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) témoigne combien les gens ne sont pas satisfaits du temps passé par les militaires au pouvoir.
Ainsi, ces 5 mois passés au pouvoir par le régime militaire (du mois de septembre 2020 à nos jours) et supposés être indicateurs des indices de la rénovation donnent de désespoir. Leaders politiques comme membres de la société civile, tout le monde retient quelque chose de mal à ne plus supporter dans les pratiques auxquelles se livrent les putschistes au pouvoir. La situation va de mal en pis : pas d’assurance à propos d’une meilleure justice pour le peuple : la corruption à ciel poursuit son chemin ; pas d’école pour de nombreux enfants qui se trouvent un peu partout à cause de l’insécurité ; les audits des sévices publics et privés tant sollicités tardent. A cela s’ajoutent le népotisme et le favoritisme dans l’occupation des services publics. À ce sujet, on se souvient encore des mots fréquemment tenus par Choguel Kokalla Maiga. « Nous voulons une transition de rupture avec les anciennes pratiques du régime. Nous disons non à un régime d’IBK sans IBK. Nous dénonçons une gestion clanique du pouvoir par les militaires avec le régime déchu », a tout le temps déploré Choguel Kokalla Maiga, président du comité stratégique du M5. En plus, ce mouvement qui se disait fier de l’achèvement de son combat par les militaires, est en train de se donner actuellement des moyens pour combattre les autorités transitoires qu’il qualifie « d’un pouvoir militaire et oligarchique ».
La question : est-ce que le M5 pourra aussi réussir à faire partir ces militaires au pouvoir comme c’était le cas d’IBK ? En tout cas, le rang du mouvement s’agrandit jour après jour, avec l’adhésion du CDR à sa cause ; celle des victimes de la zone aéroportuaire ; des députés de la 6ème législature du pays ; celle des associations ; des mouvements, amis d’IBK et de l’ex-premier ministre Boubou Cissé. Vu la détermination et l’engagement de ces mouvements et associations désormais dressés contre les autorités, il demeure clair que les militaires au pouvoir sont dans le sillon du régime déchu (celui d’IBK).
Mamadou Diarra
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