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PAG devant le CNT : Black out sur les questions économiques, le secteur privé, le développement
Publié le jeudi 25 fevrier 2021  |  Le Républicain
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© aBamako.com par SA
Questions orales du CNT au PM sur son plan d`actions gouvernementales
Bamako, le 22 février 2021. Après la présentation du Plan d`Action du Gouvernement par le Premier ministre Moctar Ouane, les membres du Conseil national de la Transition, ont donné leur quitus à ce document à l`issue des questions orales qui se sont déroulées au CICB.
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En bon technocrate, rat des méandres diplomatiques profonds, le Premier ministre Moctar OUANE a présenté un Plan d’Action gouvernemental de séduction, jugé ambitieux. Mais qu’en est-il de la faisabilité de ce PAG qui occulte des questions de son propre financement, des questions économiques importantes de développement du secteur privé en tant que moteur du développement.
Selon de nombreux experts, le PAG du Premier ministre Moctar OUANE, présenté le vendredi 19 février devant les membres du Conseil national de la Transition occulte les questions économiques. Dans ses six axes : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; la promotion de la bonne gouvernance ; la refonte du système éducatif ; les réformes politiques et institutionnelles ; adoption d’un pacte de stabilité sociale; organisation des élections générales ; on voit clairement que le PAG occulte les questions de production, de transformation, de commercialisation, de financement de l’entreprise et de bien d’autres services. Or tous les régimes successifs, presque tous les experts de développement reconnaissent que le secteur privé est le moteur du développement dans un pays en développement comme le nôtre. Qu’est ce qui explique donc le black out du PAG sur les questions économiques ? Or plus d’un connaisseur expliquait que le régime défunt devait sa survie à l’économie qui a tenue bon, lorsque le pouvoir lui-même ne tenait plus à rien d’autres. Moctar OUANE ignore-t-il la place de l’économie dans l’équilibre social, même si la Transition pour laquelle le PAG a été fait n’a plus que 14 mois, à moins qu’on ne tire la conclusion que le programme de réformes politiques et institutionnelles, comme celui lié aux élections générales, rend impossible la fin de la transition à la date initialement prévue (18 mois).

Il n’y a certes pas de développement sans la sécurité, encore moins sans mettre un frein à la corruption et la mal gouvernance, mais l’économie reste la pierre angulaire, si l’on ne veut pas connaitre la banqueroute de la Transition. Les réformes et l’organisation des élections générales auront plus de chance d’aboutir lorsque l’économie se maintient sur des jambes solides.

Dans les interventions, les membres du CNT n’ont pas occulté le silence du PAG sur

le financement de sa propre mise en œuvre. Comment trouver les moyens et continuer de créer la richesse ? Le document n’en dit mot, et le Premier ministre interpellé non plus n’est pas assez explicite et audible sur la question des finances. Mais ce n’est qu’un secret de Polichinelle, il s’agit encore de tendre la main, de creuser davantage le fossé de l’endettement. N’a-t-on pas suffisamment de ressources, de matières premières pour propulser la transformation industrielle dans notre pays ? N’a-t-on pas besoin de promouvoir les entreprises, même s’il s’agit d’une Transition, qui est par définition courte. La crise socio-sécuritaire et sanitaire, les difficultés économiques que traversent les familles maliennes nécessitent un clin d’œil des autorités de la Transition sur l’économie, la situation de la dette intérieure, et le secteur privé qui mobilise plus de 80 % des opérateurs économiques au Mali. Le Premier ministre a donc réussi la prouesse de consacrer 29 pages de discours au Mali, sans aucune référence au secteur privé créateur d’emplois, de croissance et de stabilité sociale. Selon de nombreux opérateurs économiques qui nous ont dit leurs sentiments, c’est «frustrant et décevant », que le Premier ministre ait fait l’impasse sur « les hommes et des femmes qui prennent des risques pour financer le développement économique du Mali ». Et la situation inquiète des opérateurs privés du Mali.

B. Daou
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