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Affaire Adama Sangaré : Une mise en liberté bien curieuse
Publié le jeudi 29 aout 2013  |  Le Prétoire


© Autre presse par DR
Adama Sangaré, maire de Bamako


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Incarcéré depuis le 7 mai 2013 à Koulikoro, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, vient d’obtenir la liberté provisoire, le lundi 19 août 2013. En effet, cette libération continue d’alimenter les débats et fait couler beaucoup d’encre et de salives. L’épineuse question est de savoir pourquoi, après avoir été à mainte fois rejetée, la requête de mise en liberté provisoire connait subitement un traitement favorable quelques semaines seulement après la proclamation définitive des résultats du scrutin présidentiel? C’est l’épineuse question que de nombreux observateurs se posent tant dans le milieu social qu’au sein de la classe politique.

En effet, c’est le 19 août dernier, aux environs de 19 heures, que le Maire du District, Adama Sangaré, après avoir passé 109 jours de détention, a quitté la prison de Koulikoro pour retrouver les siens. Après plusieurs tentatives vaines pour l’obtention de la liberté provisoire du Maire, le pool d’avocats, notamment Me Lamissa Coulibaly, Me Baber Gano et Me Mamadou Gakou, vient de remporter la première bataille juridique.

A en croire Me Mamadou Gakou, les faits reprochés à son client ne peuvent aucunement faire l’objet d’instruction devant le tribunal de Koulikoro. Car selon lui, la juridiction de cette localité n’a pas de pôle économique. «Les faits qui sont reprochés au maire du District sont notamment des atteintes aux biens publics, disposition de biens d’autrui, corruption, faux et usage de faux. Il y a une incohérence des préventions, incompétence matérielle et territoriale de la juridiction de Koulikoro. C’est un acharnement contre mon client», déplore Me Gakou qui a véritablement suivi le dossier.

L’on se souvient en effet que le maire central du district de Bamako a fait l’objet d’une plainte formulée contre lui par une dame qui lui fait grief de l’avoir spoliée d’une parcelle à usage d’habitation. Adama Sangaré, après avoir été longuement entendu et placé en garde à vue par la Brigade d’investigation judiciaire sur soit-transmis du Parquet, avait été par la suite relâché avant d’être brutalement placé sous mandat de dépôt le mardi 7 mai 2013, par un juge d’instruction du Tribunal de première instance de Koulikoro et incarcéré dans la prison cette ville garnison. La veille, son entourage immédiat à la Mairie centrale avait été quasiment raflé avec l’arrestation de M. Mama Traoré et Bakari Mariko, tous collaborateurs directs du Maire.

Pour Adama Sangaré, la seconde tentative de neutralisation lancée contre lui a été manifestement la bonne puisqu’après avoir suivi à son encontre les règles de procédure applicables, ses adversaires ont fini par le faire embastiller, en s’entourant de toutes les précautions nécessaires. Ce qui explique qu’on ait pris le soin de saisir au préalable la Cour suprême afin qu’un juge d’instruction soit désigné hors du district de Bamako pour l’entendre.

Pourquoi cette libération intervient juste quelques semaines seulement après la proclamation définitive des résultats du scrutin présidentiel ?
Pour beaucoup, la réponse coule de source : Adama Sangaré qui donne de sérieuses et réelles garanties de représentation en sa double qualité de maire du district de Bamako et de responsable politique influent, pouvait donner du fil à retordre aux adversaires de son camp politique. Selon les mêmes sources, il fallait trouver un moyen d’écarter Adama Sangaré de l’ambiance électorale dans la mesure où il était soupçonné d’être de cœur et d’action avec un certain Modibo Sidibé. En clair, la source défend la thèse de la cabale politique à travers l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire.

Quoi qu’il en soit, force est de constater que le recours à la mesure extrême de l’incarcération est difficilement défendable dans l’affaire Adama Sangaré. Et il n’est point besoin d’être grand clerc pour conclure qu’aucune des conditions légales du placement en détention n’était remplie en ce qui concerne le maire central dont l’incarcération renvoie le Mali à une période sombre de son histoire, celle de la dictature et de l’arbitraire.

Ibrahim M. GUEYE

Le pretoire

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