Hier jeudi 25 février 2021, les deux comités syndicaux de l’Institut universitaire de Gestion, le Syndicat national de l’Enseignement supérieur (Snesup) et le Syndicat national de l’éducation culturelle (Snec), ont déclenché une grève illimitée. Le motif ?, les dysfonctionnements dans la Gestion du personnel et « certaines magouilles financières ».
Ils sont deux syndicats à revendiquer ce qui « leur revient de droit ». Les motifs de cette grève sont la résolution immédiate de trois problématiques : la non application du procès-verbal du 27 janvier 2020 ; le non-paiement des heures supplémentaires des enseignants de 2019-2020 et la non tenue des tests d’entrée à l’Institut universitaire de gestion en 2021. Les deux syndicats soutiennent que tous ces problèmes sont liés à la mauvaise gestion du rectorat « de 2014 à nos jours ».
« Le comité de gestion est devenu un faire-valoir. En terme financier, on n’attend rien de l’Etat mais on demande juste l’application de la clé de répartition », affirme Moussa Kéita, secrétaire général de Snesup-IUG.
Depuis 2014, de conciliations en conciliations, toutes les parties signataires des PV donnent raison au syndicat mais le procès-verbal n’a jamais été appliqué. Les difficultés liées à l’application du procès-verbal du 27 janvier 2020 par rapport à l’autonomie de l’UFP sont liées à une création de comptes bancaires uniques pour l’UIG et l’UFP qui seront gérés par le rectorat. Ainsi pour tout problème financier, il faudra s’adresser au rectorat. Aussi le rectorat n’a pas rétrocédé ce qui revient de droit aux enseignants selon les textes qui régissent la formation et la production. Par rapport au point sur le non-paiement des heures supplémentaires 2019-2020, les enseignants ont commencé les cours en mars 2020.
« Nous sommes à la fin des semestres et nous n’avons toujours pas été payés pour les heures supplémentaires. Il nous a été dit que cet argent a été utilisé pour organiser les examens. Les deux facultés ont été payées, mais pas l’IUG. Après plusieurs lettres au recteur, il nous a demandé de nous adresser au directeur », a fulminé Sira Samballa Diallo.
Le test d’entrée à la formation initiale qui concerne les bacheliers et les détenteurs du BT2 n’est pas encore organisé. « Ils ont dit que cette année, il n’y aura pas de concours, mais une candidature en ligne et des sélections sur dossiers. Cela est contraire au texte de 1997. Les raisons de la violation de ce texte de 1997 sont liées à la Covid-19 et l’implication des membres de l’AEM dans l’organisation des concours d’entrée à l’IUG. Toutes les structures telles que ENI, ont effectué leur test d’entrée et pourquoi c’est l’IUG qui doit passer par l’internet ? ». S’est interrogé Diarra Doumbia, secrétaire administrative du Snec.
A partir de 2016, avec l’arrivée du nouveau directeur, « les problèmes se sont exacerbés. Les enseignants ne sont payés que 5 à 6 mois alors que le fonds est disponible. Les matériels didactiques manquent, les salles sont en mauvais état et les cours à distance connaissent de très gros problèmes », informe Moussa Kéita.
Il souligne qu’en 2018, à la suite de 4 mois de grève, le compromis était d’alléger les moyens de décaissements de fonds pour que les enseignants puissent être payés à temps et les voyages puissent reprendre. « C’était l’occasion de mettre en place une pratique mafieuse pour soutirer de l’argent. Entre-temps, on s’est rendu compte que 400 millions de F CFA se sont volatilisés ».