Société
Au Mali, le trafic de viande de chien, un business qui prospère chez les plus démunis
Publié le dimanche 28 fevrier 2021 | pressafrik.com

© aBamako.com par Androuicha
Commémoration de la Journée mondiale contre la rage. Bamako, le 28 septembre 2015. A l`occasion de la commémoration de la Journée mondiale contre la rage, le ministre du Développement rural a procédé à la vaccination symbolique des chiens dans les locaux de la Direction régionale des Services Vétérinaires. |
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Abdoulaye n’aime pas trop évoquer son passé, lorsqu’il était trafiquant de viande de chien. « Qu’est-ce que vous voulez savoir ? », demande avec défiance cet agriculteur de 29 ans, au milieu de son champ bordé par le fleuve Niger, près de la ville de Ségou, dans le centre du Mali. La pratique est courante dans la région, mais les habitants n’en parlent guère.
S’il assure avoir supprimé toutes les photos de son téléphone, les seize années passées dans ce business qu’il a quitté il y a quelques mois lui ont laissé un souvenir indélébile. « J’ai commencé parce que mon père le faisait aussi. C’est un héritage de nos sociétés, explique Abdoulaye. J’allais de village en village, avec des amis, récupérer les chiens dont les gens ne voulaient plus. » Dans la zone, il n’est pas rare de croiser des hommes accompagnés d’une horde de chiens harnachés, destinés à être revendus pour être consommés.
Dans un pays classé 184e sur 189 selon son indice de développement humain (IDH), où l’économie demeure largement informelle, le trafic de viande de chiens est souvent un recours pour les plus démunis. « Ce commerce prolifère en raison du chômage dans la région », confirme Issiaka Konaté, président de l’association ARAF-Plateau dogon, organisme autrefois dévolu au renforcement des activités féminines dans la région et qui a réorienté son action en 2018 vers la protection des « animaux négligés ».
« Acte de cruauté »
Parfois donnés, les canidés sont le plus souvent achetés par les trafiquants entre 10 000 et 15 000 francs CFA (entre 15 euros et 22,50 euros) avant d’être gavés puis revendus 20 000 francs CFA (30 euros) aux détaillants, précise Bokar, un trafiquant repenti. Organisés en groupes, ceux-là négocient ensuite avec les grossistes qui sont généralement le dernier maillon de la chaîne avant que la bête ne soit abattue.
Selon l’association de défense des animaux, près de 300 chiens sont tués par jour dans les alentours de Ségou, et 130 000 l’ont été entre 2018 et 2020. « Des chiffres à prendre avec des pincettes, qui se basent sur nos propres données », prévient Issiaka Konaté. ... suite de l'article sur Autre presse
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