Le vendredi 26 février dans la matinée, l’amphithéâtre principal de la Faculté des Sciences Administratives et Politiques (FSAP) de Sogoniko a servi de cadre pour la présentation de la Thèse de doctorat en sciences politiques de M. Bengaly Guindo. Une thèse sanctionnée par la mention très honorable par les augustes membres du jury. Elle avait pour thème : « De la conquête du pouvoir, l’exercice de la fonction présidentielle dans les pays d’Afrique noire francophone : cas du Mali »
Avec brio, Bengaly Guindo a rejoint le cercle très fermé des Docteurs en sciences politiques au Mali ce vendredi. Cela, grâce à son passage à l’examen oral avec la mention très honorable.
Le thème qui était au centre de cette thèse pour le nouveau doctorant en Sciences politiques était : « De la conquête du pouvoir, l’exercice de la fonction présidentielle dans les pays d’Afrique noire francophone : cas du Mali ». C’est sous la direction du Professeur Cheick Amala Touré (doyen de la FSAP) que ce travail de recherche a été fait.
Quant aux membres du jury, ils étaient composés du Professeur titulaire Abdoulaye Soma de l’Université Thomas SANKARA du Burkina Faso (président du jury), du Professeur Makan Moussa Sissoko de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB), (rapporteur), du Professeur Prudent Victor Topanou de l’Université d’Abomey Calavi (rapporteur) et du Professeur Boureima Kansaye (membre du jury).
Les impressions des membres du jury sur la thèse
Selon le Professeur Abdoul Sogodogo (Vice-Doyen de la FSAP), le Dr Bengaly Guindo dans sa thèse, traite un sujet fondamental qui leur a permis de mieux comprendre davantage encore la conquête ou la lutte pour le pouvoir et l’exercice du pouvoir par le président de la République. D’après lui, cette thèse aborde une question d’actualités parce que depuis l’indépendance du Mali jusqu’à nos jours on a vu beaucoup de coups d’état et cette question mérite toujours d’être répondue. C’est à dire comment arriver à transmettre le pouvoir de façon paisible. A cet effet, selon lui, plusieurs voies ont été tentées, mais que la démocratie semble être la voie majoritairement acceptée. L’exercice du pouvoir doit s’opérer de façon démocratique, autrement dit, à travers une participation politique.
Pour le Professeur Sogodogo, cette thèse parle aussi des stratégies que les différents acteurs mettent en place pour conquérir le pouvoir et comment ceux qui l’ont font tout pour le conserver. Les questions de séparations des pouvoirs ont été aussi traitées dans cette thèse, notamment le rôle du président dans l’exercice du pouvoir, prévu par la Constitution et il a tenu à féliciter le Docteur Guindo pour sa brillante thèse très intéressante pour les sciences politiques et qui va susciter des débats dans les jours à venir pour approfondir les connaissances sur l’exercice du pouvoir, notamment présidentiel.
Pour le Professeur Makan Moussa Sissoko ce travail scientifique a été soumis à un jury de très haut niveau qui était présidé par le Professeur Abdoulaye Soma de l’Université de Ouagadougou. Selon lui , l’ensemble des membres du jury ont estimé que c’est un travail excellent et ont décidé de conférer le grade du Docteur à M. Bengaly GUINDO avec la mention « très honorable ».
Pour parler du thème le Professer Sissoko dira que le doctorant GUINDO a fait une étude comparative sur les présidences dans 5 pays de l’Afrique noire francophone qui sont : le Benin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo. Sur lesquels il a fait une analyse de comment on accède au pouvoir dans ces pays ? et comment le pouvoir s’exerce ?
« A travers la lecture de la thèse on remarque une certaine déviation vers le renforcement des pouvoirs du président par rapport aux autres institutions » a noté le Prof. Sissoko. Pour revenir à l’équilibre du pouvoir il a proposé des pistes de solutions, puis que la démocratie suppose une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Sa réflexion consiste à ramener chacun dans son domaine et il a proposé un renforcement de la Cour constitutionnelle qui est une évidence parce que c’est la Cour qui est l’arbitre entre les institutions de la République et il faut que cette cour soit capable, comme dit MONTESQUIEU « c’est le pouvoir qui arrête le pouvoir », s’il n’y a pas de limites nous sommes tentés d’abuser de nos pouvoirs. Pour terminer le Professeur Sissoko dira que ce sont ces ensembles de mécanismes assez scientifiques et techniques que Monsieur Bengaly Guindo a exposé dans son travail.
Une thèse bien fouillée sur des questions d’actualité
D’après les mots du professeur Prudent Victor Topanou, c’est une bonne thèse parce qu’elle portait sur un sujet d’actualités pour les pays africains. Le point le plus positif à ses yeux, relève du fait que M. GUINDO a délibérément inscrit sa réflexion sur les 5 pays que le Professeur Sissoko a cités, en faisant de la politique comparée. Une politique comparée sur la nature des régimes et la place du président de la République dans les institutions.
En somme le jury à l’unanimité a décidé que c’était une très bonne thèse, à l’issue de la présentation de laquelle, ils ont conféré le grade de Docteur avec la mention très honorable à Monsieur Bengaly Guindo.
Le nouveau Docteur en sciences politiques, faut-il le rappeler est un jeune doublement brillant en politique qu’en études. Après ses études de droit public, sanctionné par une Maîtrise puis un DEA, il s’est frayé un chemin sur le terrain politique malgré son jeune âge au compte de l’URD. Il a siégé au sein de l’Assemblée parlementaire comme assistant avant de se faire élire comme président du Réseau des Jeunes des Partis Politiques du Mali (RJPPM). Dans le cadre du PYPA (Program for Youngs Politicians in Africa) il a eu à remporter le premier prix sous régional du concours de plaidoirie sur ‘’la politique et le moral’’ en 2014 à Ouagadougou. Bon vent à Dr Bengaly Guindo.
Adama Tounkara (stagiaire)