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Contre la corruption : Le gouvernement à la traîne
Publié le lundi 1 mars 2021  |  Arc en Ciel
Réunion
© aBamako.com par AS
Réunion du Conseil supérieur de la magistrature à Koulouba
Bamako, le 25 février 2021. Le Conseil supérieur de la magistrature s’est réuni au palais de Koulouba sous la houlette du président de la Transition, Bah N’Daw. La session a notamment procédé au redéploiement des magistrats pour corriger les dysfonctionnements au niveau des juridictions et services centraux.
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Malgré l’existence de nombreuses structures de lutte contre la corruption, malgré la volonté du président de la Transition a mené une lutte implacable contre le fléau, elle est toujours présente au sommet de l’Etat et dans la société civile.
Profitant de la 5e édition de la Semaine de la jeunesse contre la corruption, organisée du 23 au 26 février par la Communauté des pratiques de lutte contre la corruption (CPLC), la lutte contre la corruption a été discutée de long en large. Le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (l’OCLEI), Moumouni Guindo est revenu sur les nombreux mécanismes de prévention et de répression contre la corruption. Il s’agit, entre autres, de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (Casca), le Contrôle général des service publics, les inspections ministérielles, la Cour des comptes, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), le bureau du vérificateur général, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, le Pôle économique et financier, le Pôle judiciaire spécialisé…

Quelle est l’utilité pratique de l’existence de toutes ces structures de contrôle s’il n’y a pas de volonté politique affichée ? Excepté quelques rapports du Vérificateur général qui font l’objet de traitement au niveau du Pôle économique et financier, des centaines d’autres dorment dans les tiroirs au grand dam de la population.

Guindo ne va pas dans le sens contraire. A ses dires, malgré l’existence des structures dites de contrôle et de lutte contre la corruption, « le recul du phénomène de corruption est très peu ou n’est pas perceptible du tout ».
Des interrogations taraudent les esprits. Qu’est ce qui explique que la corruption au lieu de reculer, prend de l’ampleur ? Quelle est l’utilité pratique de ces différents moyens de lutte mis en place ? Peut-on raisonnablement prétendre lutter contre la pauvreté, et laisser persister la corruption et la délinquance financière ? Le refus de sanctionner 1a corruption n’est-il pas aussi une forme de corruption ?

On se souvient qu’au lendemain du coup d’Etat, le premier communiqué des putschistes et la première adresse du président de la Transition ont laissé une place importante à la lutte contre la corruption. Mais dès que les putschistes ont goûté au délice du pouvoir, ont-ils oubliés ce qu’ils ont promis au peuple ?

Pour de nombreux observateurs, les causes de la corruption sont connues des autorités chargées de son éradication. Mais l’action publique contre la corruption ne suit pas.

A l’allure où vont les choses, les autorités doivent afficher une volonté politique soutenue en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière afin de bénéficier de la confiance du peuple et des partenaires au développement.

Pour un observateur, la lutte contre la corruption n’aura de succès que lorsque toutes les couches de la société et les autorités politiques et judiciaires s’impliqueront à fond, à savoir l’Etat à travers les institutions de la République par une volonté politique sans réserve, par les moyens d’information, d’éducation, de sensibilisation et de vulgarisation des méfaits de la corruption.

Pour parvenir à un résultat probant, l’Etat aux dires du spécialiste, « doit élaborer et appliquer rigoureusement des normes de contrôle par le renforcement de l’effectivité et la régularité des activités de contrôle interne et externe ». Et d’ajouter que la coordination des activités des organes de contrôle, le développement et la systématisation de l’audit sont des pistes à explorer. Pour y parvenir, il propose que l’Etat se doit d’appliquer rigoureusement les textes législatifs et réglementaires en vigueur, notamment les enquêtes de moralité ; tenir compte des critères de probité et d’intégrité dans le recrutement et la nomination des cadres ; transmettre les rapports à la justice par les voies appropriées pour une suite éventuelle.

Malheureusement, nos autorités de la Transition ne sont pas dans cette logique. Au contraire, leurs pratiques encouragent la corruption et l’impunité.

Djibril Diallo
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