Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissement, Harouna Niang, a présidé le jeudi 25 février dernier, dans son cabinet, les travaux de la 4ème session ordinaire du Comité de pilotage du Programme de développement à lexportation de la viande du Mali (PRODEVIM). Cétait en présence des partenaires du programme dont le représentant résidant adjoint du PNUD, Alfredo Teixeira, la coordinatrice du PRODEVIM, Mme Tabara Keita.
Le projet dordre du jour portait sur lexamen et ladoption du compte rendu de la réunion du Comité de pilotage du 24 janvier 2020 ; le point de la mise en uvre des recommandations du Comité de Pilotage du 24 janvier 2020 ; du Rapport d’activités de l’année 2020 ; du Projet de Plan de travail annuel 2021 ; du Projet de manuel de procédures et de gestion financières du PRODEVIM.
Ainsi, le Programme de développement à l’exportation de la viande du Mali est une initiative du département de lIndustrie, du Commerce, en collaboration avec celui de l’Elevage et de la Pêche. Il bénéficie de l’appui financier et technique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), avec l’adhésion et le soutien total de tous les acteurs publics et privés. L’objectif recherché est de contribuer à termes à la professionnalisation des éleveurs et à la mise en uvre des conditions d’investissements du secteur privé dans la transformation du bétail en viande.
Selon le représentant résident adjoint du PNUD au Mali, le cheptel est un secteur primordial pour léconomie malienne et a contribué ces dernières années à plus de 15% du PIB. Le cheptel doit aujourdhui être plus valorisé avec son exportation comme viande rouge qui crée plus de revenus et demplois. Doù lengagement du PNUD à contribuer à ce projet avec lONUDI.
Le ministre de lIndustrie, du Commerce, dira que l’on ne cessera jamais, de rappeler que le Mali possède l’un des cheptels les plus importants de l’Afrique de l’Ouest. Il précisera quen 2019, l’effectif du cheptel était estimé à plus de 12 millions têtes de bovins, plus de 19 millions têtes d’ovins, plus de 26 millions têtes de caprins, 1 million 240 mille camelins. Ces chiffres placent le Mali au 1 er rang dans l’espace UEMOA et au 2ème rang dans l’espace CEDEAO, après le Nigeria, d’où l’existence d’un potentiel de transformation du bétail en viande, et sous-produits (peaux et cuirs, lait et autres sous-produits du bétail). Selon le ministre, ce potentiel nécessite une valorisation en vue d’une meilleure commercialisation à l’intérieur du pays, dans la sous-région et à travers le monde.
En effet, selon des statistiques récentes de la DNPIA et de l’INSAT, le sous-secteur de l’élevage contribue à lui seul pour environ 22% à la formation du PIB national. De par son importance stratégique, l’élevage figure, en bonne place des actions prioritaires du Gouvernement. Il demeure l’un des secteurs économiques pourvoyeurs d’emplois et de revenus dans les zones où la production agricole est faible ou quasiment inexistante. L’élevage des animaux est pratiqué du nord au sud, quasiment dans toutes les zones géographiques du Mali. Il contribue à 80% des revenus des populations des zones pastorales, a expliqué
Sur le plan de la commercialisation, selon les données 2019 de la DNPIA, le flux monétaire engendré par les exportations du bétail se chiffre à 91, 787 milliards de FCFA et représente 21,19% du montant total des exportations du Mali. Mais, malheureusement, selon le ministre Niang, les exportations, au niveau de la filière bétail viande restent dominées par l’exportation du bétail sur pied, des cuirs et peaux sur les marchés de la sous-région. L’exportation de la viande rouge vers les pays limitrophes suscite encore peu d’engouement, a-t-il déploré, avant d’indiquer qu’en 2019, le flux monétaire engendré par les exportations de viande, toutes espèces confondues, s’est chiffré à 219 423 344 F CFA. ”Nous devons aller au-delà de ces résultats, en travaillant davantage à améliorer les conditions sanitaires de notre cheptel, et lever les mesures restrictives non-tarifaires. Autant d’actions vigoureuses à entreprendre (tant au niveau interne, qu’en direction des pays de consommation), pour parvenir à la création de valeur ajoutée conséquente, et assurer des revenus pouvant permettre une croissance réelle de notre économie. Il nous faut inverser cette tendance du paradigme des exportations des produits d’animaux du Mali, réduire de façon drastique l’exportation du bétail sur pied, et créer les conditions pour le développement d’une viande saine », a insisté Harouna Niang.
Pour ce faire, il a lancé un appel pressent au secteur privé, en tant que maillon essentiel du dispositif de mise en uvre de ce programme. Selon le ministre Niang, Il revient au secteur privé de construire des abattoirs et les infrastructures nécessaires au conditionnement et au transport de la viande. Toutefois il dira que le Gouvernement, à travers son département, s’engage à accompagner le secteur privé en facilitant et en créant les conditions favorables à la réalisation de leurs activités.
Rappelons que lors de la 3ème session du Comité de pilotage, les membres ont approuvé la réalisation d’une étude de faisabilité pour la construction de quatre usines de viande dans quatre localités du Mali, à savoir : Mopti, Sikasso, Gao et dans le District de Bamako. Le ministre suggère dajouter Kidal.