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Qu’est-il devenu ? : Pr Victor Sy, le Combattant Suprême : ‘’On n’a rien donné tant qu’on n’a pas tout donné à son pays’’
Publié le lundi 1 mars 2021  |  Le challenger
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Mais que devient ‘’le Combattant suprême’’ comme le qualifient ceux qui l’ont connu de près ou de loin non sans une certaine admiration voire fierté ? Où se trouve cet octogénaire qui a comme slogan «on n’a rien donné tant qu’on n’a pas tout donné à son pays, ». Nous avons cherché à savoir.
Connu pour son franc-parler, ce professeur d’enseignement supérieur, né en 1933 sur les terres sablonneuses de la Cité lumière des 333 Saints (Tombouctou) est l’une des plus grandes consciences morales et politiques de notre pays. Pour cause, l’homme a à son actif plus de 70 ans de vie militante intense au service du Mali et de l’Afrique…

Muni de son baccalauréat scientifique en 1956, il poursuit ses études supérieures de Sciences Physiques et de Chimie au Sénégal et en France… Parallèlement aux études, cet ancien pensionnaire du Lycée Terrasson de Fougères, ayant acquis vite une conscience politique milita dans les organisations étudiantes. Ce qui le conduit à l’Union des Scolaires Soudanais, au Regroupement des Etudiants et Stagiaires Maliens en France (RESMAF) qu’il dirigera et à la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire (FEANF). Pourtant, rien n’obligeait ce métisse à faire corps et âme avec les masses, qui aurait dû se contenter de la vie luxueuse menée auprès de ses parents respectivement médecin et sage-femme). C’est mal connaître l’attachement viscéral de l’homme à la justice sociale pour une distribution équitable de la richesse nationale…

Monument de la lutte pour l’émancipation des peuples d’Afrique, des Caraïbes et du tiers monde du joug colonial et néocolonial, ses convictions politiques clairement affirmées ont fait de lui le martyr vivant du régime autocratique du général Moussa Traoré et de ses sbires. Lesquels n’hésitèrent point de le jeter dans toutes les prisons du pays. C’est ainsi qu’il sera tour à tour détenu au camp para, à Tombouctou, Taoudéni, Kidal, Bouressa, Ménaka etc. (Quel courage !)…. Et refusa le juteux poste de préfet de Razelmé à lui proposé par le régime de Moussa Traoré pour le ramollir. Peu de cadres du mouvement démocratique auraient pu résister à une telle tentation !.

Lassé de séjourner dans les cellules sombres du Général Moussa Traoré, il s’exila pendant 10 ans au Sénégal (non sans entrainer sa radiation des effectifs de la fonction publique) pour y enseigner les sciences physiques au Lycée Maurice Delafosse et à l’Université de Dakar. Et noua là-bas des relations de camaraderie avec les dirigeants de la gauche progressiste, tels que les Prof Mahjmoud Diop, Abdoul Moumoni Djoffo et Aliou Time du Rassemblement des Droits de l’homme (RADHO).

De retour au pays à la faveur de la Révolution démocratique du 26 mars 1991 cet ancien professeur, qui a enseigné au lycée de Badalabougou, à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs, à l’Ecole militaire inter armes et à l’Ecole secondaire de la Santé, signe en 1995 son grand retour en politique dans son parti de cœur : l’union Soudanaise /Rassemblement Démocratique Africain (US- RDA).

C’est lui qui s’opposa à la Conférence nationale (tenue du 29 juillet au 12 août 1991) au multipartisme intégral en proposa un multipartisme plutôt tempéré avec 3 courants idéologiques : gauche, droite et centre.

Secrétaire à l’éducation et à la formation du Bureau Politique de l’union Soudanaise Rassemblement Démocratique Africain (US- RDA) sous la direction des regrettés secrétaires généraux Mamadou Gologo et Mamadou Bamou Touré, il garda intacte la ligne idéologique du parti et joua un grand rôle dans le Collectif des Partis de l’Opposition (COPPO) pour l’animation de la vie démocratique nationale.

Jusqu’au triste accident de circulation qui réduit ses mouvements, Victor était encore dans les manifestations pour soutenir les ouvriers de l’Huicoma en lutte pour les droits sociaux suite à la fermeture de l’usine ou pour animer des conférences-débats sur les grandes questions d’intérêt national ou international.

Un bail avec l’immortalité

Cet octogénaire ‘’le Combattant suprême’’ comme le qualifient certains, a comme slogan «on n’a rien donné tant qu’on n’a pas tout donné à son pays, »

Savourant paisiblement sa retraite en compagnie de ses petits-enfants Victor Sy, par la force et la justesse de son combat qui a traversé les âges et les frontières, a définitivement un bail avec l’immortalité….Et restera par-dessus tout une légende tant son nom est gravé en Lettres d’Or dans les annales de l’histoire politique contemporaine de notre pays.

Alpha Sidiki Sangaré
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