Quoique peu plausibles, peu faisables et intenables par la réalité des conditions d’organisation et des délais impartis, les élections générales sont quand même entrées dans leur phase préparatoire. A défaut d’une structure unique de gestion desdites joutes, les protagonistes auront droit à une nouvelle Commission électorale nationale indépendante en remplacement de l’équipe récemment dissoute. Seulement voilà : de source bien introduite, la Ceni que mijote les autorités de la Transition a tout l’air de porter le même syndrome de la militarisation que les structures de l’administration générale en charge des élections. En clair, l’organe de supervision électorale en gestation sera tout au moins fortement dominé par des officiers supérieurs, à défaut d’être exclusivement constituée de porteurs d’uniforme. L’option de ses concepteurs, selon nos confidences, repose sur l’absence de tout critère de répartition des sièges en jeu entre les forces politiques. Mais, en entendant la concrétisation de leur démarche qui reste une intention, des voix s’expriment déjà en sourdine pour dénoncer une approche affairiste dans l’organisation des élections où le profit mercantiliste l’emporte sur l’expertise.
Inflexibilité tous azimuts sur le délai de la Transition
Difficilement les autorités de la Transition malienne auront d’alliés pour une éventuelle tentative de prorogation. Alors que les choses peinent à bouger de façon rassurante, toutes les parties y compris les les arbitres internationaux affichent une commune position sur la question : pas question d’ajouter un jour de plus aux dix-huit mois consignés dans la charte et entérinés par la Cedeao. Une délégation de cette organisation sous-régionale se trouve d’ailleurs dans nos murs depuis vendredi, dans le cadre d’une mission d’évaluation des missions et tâches assignées à la Transition. De source digne de foi, aucune flexibilité ne semble se dessiner du côté des différentes composantes de cette délégation qui, après les autorités exécutive et législative, prendra la langue avec les différentes tendances politiques sur la question. Or la même classe politique s’était à l’unanimité prononcée avec une position similaire lors de la récente rencontre de haut niveau avec le chef du Gouvernement Moctar Ouane. La question est de savoir toutefois l’alternative explorable devant l’impossibilité d’achever les missions de la Transition dans les délais.