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Sécurité et cohésion sociale au pays dogon : Ce qui est demandé à Moctar Ouane, Assimi Goïta et Ismaël Wagué
Publié le mercredi 3 mars 2021  |  Le Pays
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© aBamako.com par AS
Point de presse du porte parole du CNSP
Kati, le 03 Septembre 2020, le porte parole du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), Ismaël Wagué a animé un point de presse pour donner des informations sur les concertations nationales.
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Des leaders d’associations du pays dogon, à l’appel du mouvement Baguine SÔ, étaient face à la presse hier, mardi 2 mars 2021, au siège de l’association Ginna Dogon. L’occasion pour Hamidou Djimdé et ses collaborateurs de s’opposer à tout désarmement du mouvement Danna ambassagou sans la présence de l’État. Aussi, ont-ils formulé des recommandations à l’endroit des autorités transitoires.

Le premier ministre Moctar Ouane ; le ministre de la Réconciliation, le colonel major Ismaël Wagué ; et le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta sont appelés, chacun à son niveau, de revoir sa position sur la gestion de la crise au centre du Mali, particulièrement dans la partie exondée de la région de Mopti. Le premier ministre est appelé à abandonner sa décision de désarmer, notamment Danna Ambassagou, sans la sécurisation des personnes et leurs biens au pays dogon. Le vice-président, lui, est appelé à redoubler d’efforts pour assurer la sécurité des populations du pays dogon tout en délocalisant son QG à Sevaré. Et le ministre de la réconciliation est invité à faire de son porte-parole les vrais acteurs, c’est-à-dire les chasseurs, dans sa mission de réconciliation nationale.

Selon le président de la jeunesse Ginna Dogon, Dramane Yalcouyé, le désarmement des milices n’a pas de sens sans la sécurisation des personnes et leurs biens. Pour le cas spécifique du pays dogon, le mouvement Danna Ambassagou n’a pas été, à l’en croire, créé contre un groupe de personnes, mais pour la protection des personnes et leurs biens. A ce niveau, le président du Collectif des Associations de jeunes du pays dogon, Adaman Diongo a prévenu les autorités : « dissoudre les milices sans avoir eu une solution à la question terroriste, c’est de livrer les populations à la boucherie ». Selon ces conférenciers, les chasseurs déposeront les armes quand l’État aura sécurisé les personnes et leurs biens au pays dogon. « Nos Danan sont prêts à déposer les armes et passer à autre chose, mais à condition que l’État prenne toutes ses responsabilités pour sécuriser nos populations », a déclaré Hamidou Djimdé qui a ajouté : « il faut des mesures d’accompagnement dignes de ce nom ».

S’agissant du vice-président de la transition qui est chargé des questions de Défense et de Sécurité, il est appelé de faire de la sécurité des populations du centre sa priorité. Pour cela, il lui est sollicité d’être proche de cette localité. « Le QG du vice-président doit être délocalisé à Sevaré. Cela lui permettrait de bien galvaniser les troupes. Nous l’invitons à délocaliser son QG à Sevaré », a plaidé Dramane Yalcouyé.

Les populations du pays dogon, selon le président de la jeunesse Ginna dogon, ne sont pas satisfaites de la façon dont les démarches pour la réconciliation sont faites. Dramane Yalcouyé trouve d’ailleurs que la démarche du colonel major Ismaël Wagué est « solitaire ». Pour les conférenciers, on ne peut pas faire la réconciliation sans mettre au-devant les vrais acteurs de la crise. Wagué est donc est appelé à bien identifier ses interlocuteurs. Il est invité à ne pas bâcler le processus de la réconciliation en excluant les chasseurs.

Les recommandations du mouvement Baguine SÔ

Hamidou Djimdé et ses camarades ont formulé les recommandations à l’endroit des autorités transitoires et à la communauté internationale, notamment la Minusma. Il est recommandé à la Minusma la mise à jour de son mandat. Au ministre de la Réconciliation nationale, le colonel major Ismaël Wagué, il est demandé un accompagnement sérieux des accords signés entre les communautés. « Que le ministre sache que toute réconciliation sans l’implication des Danan est d’office voué à l’échec », a déclaré Hamidou Djimdé. Il est également recommandé au ministre de la Défense et des Anciens Combat de faire un rappel à l’ordre de certains éléments des FAMa qui outrepassent les consignes ; l’arrêt des assassinats de chasseurs qui n’ont jamais attaqué les FAMa.

Au vice-président de la transition, il est demandé la sécurisation permanente de la route de poisson ; le déploiement de massifs des hommes dans les zones les plus dangereuses ; le recrutement des volontaires dans les communautés du pays dogon qui vont appuyer les FAMa à l’image de ce qui a été fait au Burkina Faso.

La prise de disposition pour venir au secours des déplacés, affamés et meurtris dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro ; c’est la recommandation formulée à l’endroit du premier ministre Moctar Ouane par le mouvement Baguine SÔ et alliés.

Boureima Guindo

Source: Journal le Pays- Mali
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