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Tentative de déstabilisation de la transition : Une affaire qui contribue plus à diviser les maliens qu’à les rassembler…
Publié le mercredi 3 mars 2021  |  Nouveau Réveil
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© aBamako.com par AS
Réouverture du procès d`Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés
Bamako, le 25 février 2021. Après plusieurs reports depuis 2016, la Cour d`assise de Bamako a rouvert le procès du général Amadou Haya Sanogo et 13 autres militaires accusésd`assassinat de 21 bérets rouges.
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En son temps, l’affaire a fait grand bruit au Mali et continue d’alimenter le débat dans notre la capitale. Il s’agit de la procédure judiciaire engagée contre des personnalités accusées, en fin d’année, de velléités de déstabilisation de la Transition.
Au nombre de celles-ci, l’ancien Premier ministre du régime déchu d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK), Boubou Cissé, entré dans la clandestinité, et le non moins célèbre chroniqueur radio, Ras Bath, Mohamed Youssouf Bathily de son vrai nom, qui avait été arrêté et incarcéré avec quatre autres accusés, fin décembre 2020. S’il est reproché, entre autres, à l’animateur radio des propos insultants à l’encontre du président de la Transition, visant « à ternir l’image des autorités de la Transition », « radicaliser les positions » et « discréditer les forces de défense et de sécurité », l’ex-Premier ministre est, pour sa part, accusé d’avoir organisé des réunions nocturnes visant à faire tomber… les tombeurs de son mentor, en plus de « sacrifices rituels » réalisés de concert avec l’ancien secrétaire général de la Présidence qui, lui aussi, est sous le coup des accusations portées devant la Chambre d’accusation qui devait se prononcer sur la question le 23 février 2021.
Attention, à ne pas se tromper d’ennemis
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce feuilleton judiciaire est une mauvaise publicité dont le Mali aurait pu se passer, au moment où le pays traverse une période sensible consécutive au coup d’État du 18 août dernier qui a renversé le président IBK, et ouvert une transition de toutes les incertitudes dans un pays où le défi sécuritaire lié notamment à la lutte contre le terrorisme, reste encore entier. Car, c’est justement ce genre d’affaires qui contribue plus à diviser les fils et filles d’un pays en guerre comme le Mali, qu’à les rassembler dans une union sacrée contre l’ennemi commun et clairement identifié qu’est le terrorisme qui a sérieusement mis sous menace, l’intégrité du territoire malien depuis bientôt près d’une décennie. C’est dire si les Maliens ne doivent pas se tromper d’ennemis. Car, ils auraient plus à perdre de mésententes qui remettraient en cause la cohésion nationale que de travailler à une véritable réconciliation. Une concorde nationale qui contribuerait davantage à ressouder le tissu social fortement écartelés entre des intérêts politiques divergents depuis les manifestations monstres qui ont conduit à la chute d’IBK dans les conditions que l’on sait. C’est pourquoi il est impératif à présent, de tourner la page pour se projeter vers l’avenir en vue de remettre le plus vite possible le pays sur les rails de la démocratie, par un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal. En la matière, il ne s’agit pas de faire l’impasse sur la procédure judiciaire qui, quoi qu’on dise, participe de la construction de l’État de droit si tant est que les choses se passent dans les règles de l’art. Il faut d’ailleurs s’en féliciter car, sous d’autres cieux et dans d’autres circonstances, des affaires du genre qui relèvent souvent de la sûreté de l’État, ont été frappées d’une omerta qui ne laissait pas beaucoup de place à une justice équitable.
Éviter de tomber dans toute procédure qui pourrait s’apparenter à une chasse aux sorcières
Il est donc heureux que les accusés aient eu droit à des avocats pour les défendre. Il est encore heureux que la Chambre d’accusation ait voix au chapitre pour juger de l’opportunité ou non des poursuites. C’est déjà un pas dans la bonne direction, qui ne saurait passer sous silence dans un État d’exception.
Maintenant, il s’agit d’éviter de tomber dans toute procédure qui pourrait s’apparenter à une chasse aux sorcières qui a souvent montré des effets néfastes. Car, les véritables défis du Mali aujourd’hui, sont ailleurs. Notamment dans la conduite à bon port de la Transition, pour déboucher, dans les plus brefs délais, sur des élections libres et transparentes à même de remettre le pays sur les rails de la démocratie.
Ensuite, dans la lutte sans merci contre les forces du mal qui sont les véritables ennemis du Mali, et qui semblent reprendre du poil de la bête chaque fois que l’espoir de réduire considérablement leur voilure naît à la suite d’opérations militaires rondement menées sur le terrain. C’est sur ce terrain-là que les autorités de la Transition sont le plus attendues. C’est pourquoi l’on ose espérer que dans l’intervalle, elles ne sauraient se permettre l’épouvantail d’une cabale politique destinée à faire taire des voix discordantes encore moins à se faire davantage craindre de leurs compatriotes.
Arouna Traoré
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