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Mainmise sur la transition : Assimi et acolytes, des véritables as du drible !
Publié le vendredi 5 mars 2021  |  Le Démocrate
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© aBamako.com par AS
Visite du vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, au ministère de la Sécurité.
Bamako, le 30 Septembre 2020. Le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a rendu visite au personnel du ministère de la Sécurité.
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La République des impitoyables a laissé place à celle des colonels affairistes qui ont accaparé tous les leviers du pouvoir après avoir usurpé la victoire du peuple contre le régime déchu IBK. Du coup, tous leur engagement pris le soir du 18 août 2020 (date du coup de force) pour la mise en place d’une transition concertée avec l’ensemble des citoyens en vue de bâtir une gouvernance démocratique, plurielle et égale pour tous avec l’ensemble des Forces vives du Mali, y compris nos concitoyens de la diaspora, est actuellement très loin des attentes du peuple. Ces jeunes officiers putschistes, à leur tête Assimi Goïta, se sont révélés être des véritables « as en drible ».


Ils ont, en premier lieu, driblé le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui s’est farouchement opposé au régime déchu. Ensuite, ils ont voulu faire le Mali sans les Maliens. Pour preuve, la gestion de la transition se passe de façon très opaque à travers l’exclusion tant des acteurs de la société civile dont la mission est le contrôle citoyen de l’action publique que la classe politique, à charge de l’animation du fait démocratique. Cette situation ne profite qu’a une minorité qui dirige de fait la Transition à travers une mainmise sur l’ensemble du Pouvoir et tous ses leviers, constituant ainsi un frein à l’expression tant de la souveraineté du peuple.Et ce, malgré les appels, orientations multiples de la Cedeao que de toute la Communauté internationale.
L’administration malienne est malheureusement militarisée au moment où le pays fait face à une insécurité récurrente et grandissante et à une guerre contre les envahisseurs. 17 gouverneurs dont 13 militaires (colonels) ont été nommés pour les 20 régions que compte le pays. Ces nominations qui prennent en compte le nouveau découpage territorial du pays sont très militarisées. Décriées par la classe politique et les organisations des droits de l’homme, elles interviennent après l’occupation de presque tous les postes régaliens au sein du Gouvernement (Vice-présidence, défense, sécurité, administration territoriale, Réconciliation nationale) par les militaires putschistes et affairistes. Au moment où l’occupation des postes stratégiques du gouvernement de transition est de plus en plus contestée par la classe politique, les officiers sont encore nommés à la place des civils comme représentants de l’Etat dans 11 régions du pays. Il s’agit notamment des régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Niono, Nara, Bougouni, Koutiala et San. Apparemment, les militaires (les colonels en majorité), censés être sur le terrain, occupent déjà tous les leviers du pouvoir. Même dans certaines structures ou on ne pas imaginer qu’ils soient gérés par un porteur uniforme, ils ont nommés des colonels. La Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) et l’Office des produits agricoles du Mali(Opam), deux structures dont la direction a été confiée à des colonels. Cette forme de militarisation de l’Administration publique est source de frustration de la plupart des acteurs étatiques.En témoignent les contestations et grèves des syndicats de l’Administration.
Une lutte sans merci contre les opposants
Les risques majeurs liés au non-respect des droits et libertés individuelles, chèrement acquis. Et pour sucer bien le sang du Mali, ils mènent une lutte sans merci contre tous ceux qui décrient leur gestion par tâtonnement. Pour preuve, une cabale politique a été montée en toutes pièces contre des honnêtes individus (Ras Bath, Vital Robert Diop…) qui sont actuellement détenus arbitrairement. L’État est devenu un moyen d’enrichissement rapide pour le bonheur de ceux qui sont au pouvoir. C’est également aux périodes des grands échecs militaires que nous voyons des « Rambos » dans les bureaux. Qui ira faire la guerre ?
A cette date, il n’existe aucune visibilité sur les fondements d’une transition qui doit jeter les jalons de la refondation du Mali à travers les réformes constitutionnelles, institutionnelles, l’organisation d’élections transparentes et crédibles et le tout sur la base d’une feuille de route détaillée assortie d’un chronogramme qui n’est pas disponible après 5 mois. Et avec tout cela, ils demandent aux Maliens de se calmer.
Mascarade nationale
La junte militaire a aussi driblé en ce qui concerne la mise en place de l’organe législatif de la transition, le Conseil national de la transition. Le non-respect par eux des dispositions de la Charte, les décrets N°2020-0143/PT-RM du 09 novembre 2020 relatif à la répartition des sièges au CNT entre les acteurs de la société civile et les partis politiques et n°2020-142/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres devant composer le CNT par les organisations et autres acteurs définis à l’article 13 de la Charte. Ce non-respect met en doute tant la légalité que la légitimité de la représentativité de cet organe issu des concertations entre les forces vives de la nation. Et cela est évident, puisque sa mise en place a été une véritable mascarade nationale, avec en toile de fond des nominations des copains, des « grins » et des voisins. Ce qui fait que le CNT s’est retrouvée avec toutes sortes de marchands d’illusions et d’individus sans qualification ni capacité intellectuelle et morale pour diagnostiquer les vrais maux du Mali. Ce qui sera gagné sur le dos de l’État, sera plus important que de mettre une compétence qui pourrait aider l’État. C’est pour cela qu’il existe aujourd’hui un consensus national exigeant sa dissolution pure et simple.
Tentative de division du Mali
Après avoir la main sur la Transition, la junte militaire est en train de précipiter la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Un autre drible de leur part puisqu’ils avaient juré la main sur le cœur de respecter les résolutions du Dialogue national inclusif (Dni). Ces résolutions approuvées par toutes les parties prenantes indiquent clairement qu’il faut procéder à la relecture de l’Accord. Que vaut alors la parole donnée ? En tout cas, la création de Zodern-Mali en dit long sur les vraies intentions des putschistes quant au découpage territorial des régions du nord. Avec cette décision, les sédentaires qui sont majoritaires seront mis en minorité. Ces intentions longtemps cachées dévoilées sous formes de mesures iniques et injustes n’ont qu’une finalité : fabriquer une majorité territoriale, administrative et politique pour une minorité ethnique, au détriment des populations sédentaires de culture songhay des régions concernées.
Pis, ils comptent sur le ministère de l’Administration territoriale dirigé par l’un des leurs pour organiser les élections au détriment de la création d’un organe indépendant qui est l’une des exigences phares des partis politiques ayant contribué à faire fléchir ce régime jusqu’ à sa chute.
Leur emprise sur tous les leviers de la transition laisse planer de sérieux doutes sur leur sincérité à remettre le pouvoir aux civils au terme des 18 mois. Que cachent le vice-président Assimi Goïta et ses acolytes qui détiennent la réalité du pouvoir ?
Depuis leur arrivée au pouvoir, c’est l’insécurité grandissante partout au Mali. Leur attitude pousse de nombreux Maliens à se demander si le Rambo de Farabougou (Assimi) n’a pas un plan qui consisterait à prolonger cette transition et préparer une candidature à l’élection présidentielle pour ensuite rester au pouvoir. En tout cas, les agissements des putschistes qui accaparent tous les leviers d’un pouvoir qu’ils ont pris suite à la haute lutte du peuple contre le régime impitoyable d’IBK ne présagent pour l’instant rien de bon pour le nouveau Mali auquel les Maliens aspirent tant. Du coup, les frustrations s’accentuent contre une Transition qui se prépare comme un mandat présidentiel. Le Mali n’a pas encore commencé sa guerre de refondation et de libération. ‘’ Ni An Lanra An Sara’’.
Tientigui
Source: Le Democrate Mali
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