Pour apaiser la tension du Chérif Mohamed Ould Cheickné Haidara dit Bouyé, trois membres du gouvernement dont deux militaires se sont rendus à Nioro du sahel le mercredi dernier. Comme son habitude, il n’a hésité de cracher ses quatre vérités à la Transition.
Le Colonel-Major Ismael Wagué, ministre de la Réconciliation nationale, accompagné de Modibo
Koné, ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile et de Mahamadou Koné, ministre
des Affaires religieuses et du culte étaient les membres de la délégation restreinte qui a été reçue par le chérif de Nioro du Sahel. Les vraies raisons de ce déplacement étaient de tenter de ramener à plus clémence en faveur de la ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de l’enfant dont le départ est réclamé par le guide des hamallistes. Ainsi, le vendredi dernier après la prière, le Chérif de Nioro a fait le point de la situation à ses fidèles tout en réaffirmant son combat contre la dépravation des valeurs religieuses. «J’ai reçu une délégation composée de 3 ministres, le lundi passé. Nos discussions ont porté sur beaucoup d’aspects concernant la réussite de la Transition. L’ensemble des ministres présents ont tous demandé mon
soutien en vue de la réussite de la Transition. Pour ma part, j’ai été clair par rapport à la façon dont ils s’y prennent. Je leur ai rappelé que j’ai été la première personne à apporter mon soutien à la Transition et cela, avant même de connaître les acteurs de ladite Transition », a rappelé Bouyé. Mais aujourd’hui, il a laissé entendre être déçu de ces militaires sur lesquels il fondait pour d’espoir pour le renouveau au Mali.
D’ailleurs à
l’époque, il a plaidé afin
que la présidence de la
Transition soit confiée à
un militaire contrairement
aux directives de la
CEDEAO. « Ce qui est
sûr, maintenant je ne suis
plus dans la logique de
soutien à cette Transition
», a déclaré Bouyé en expliquant
ceux-là qui portent
atteinte à nos valeurs
sociétales et religieuses
ne méritent pas d’être
soutenus. Parce qu’il avait
demandé de remplacer la
ministre de la Promotion
de la femme porteur de
l’avant-projet portant loi
sur la violence basée sur
le genre. Ce texte, pour
Bouyé, porte le germe
d’une fragilisation des valeurs
de l’islam et de nos
traditions. « La préservation
et la défense de nos
valeurs religieuses relè-
vent d’une question de
principe pour un leader
religieux. Quiconque enfreint
cela, ne bénéficie
d’aucun soutien de ma
part », a-t-il insisté.
Par ailleurs, il confesse
avoir été informé que les
autorités de la Transition
pensent que limoger, à sa
demande, la ministre de
la promotion de la femme
signifierait un acte de faiblesse.
Bien au contraire,
pour Bouyé, la maintenir
est assimilable à une faiblesse
en ce sens que nul
n’est indispensable à un
poste. En plus, il pense
être l’unique répondant
de l’ensemble des Hamalistes
qui méritent d’être
écoutée, parce qu’ils incarnent
des valeurs respectueuses
des principes
de l’islam.
« Qu’il en soit clair, cette
Transition n’a plus mon
soutien quand bien même
je ne compte mener aucune
action contre elle.
Sauf, si elle persiste à
faire passer cette loi que
nous mettrions en échec
au prix de notre sang », at-il
mis en garde.
Mariétou
DOUCOURE